Aujourd'hui, Chawki Benzehra est sollicité par tous les médias français. Et il y a une raison à cela. Il a dénoncé les propos belliqueux de certains Algériens vivant en France qui appellent à la violence contre leurs compatriotes opposés au régime militaire d'Alger. Lui-même ne cesse de recevoir des menaces au point qu'il ne peut plus sortir de chez lui, comme il le dit dans ses interviews. Si en ce moment la France est en alerte sécuritaire c'est parce que l'Algérie a lancé ses hostilités contre la république à travers les Algériens qui y vivent. Pas tous, intile de le préciser. Le pouvoir militaire d'Alger les considère comme ses "ambassadeurs" et certains les ont élevés au rang de « moudjahidines 2.0 », comme l'a soutenu un ancien chroniqueur de RMC que les Marocains connaissent bien depuis qu'il s'est attaqué au Maroc lors d'une émission sur une télé officielle algérienne. L'histoire on l'a connaît, la réaction des Marocains a été telle qu'il a été limogé de la chaîne française, mais le pouvoir reconnaissant l'a nommé directeur de campagne du candidat Abdelmajid Tebboun. La question que les Français se posent en ce moment est de savoir si les influenceurs algériens qui appellent à la violence contre les opposants et la France (La France on va la brûler! menace une youtubeuse) agissent de leur propre chef ou appliquent une politique bien élaborée et mise en placer par le régime. D'abord, il est utile de savoir que la tension qui chauffe entre la France et le régime d'Alger ne sort pas de nulle part. Tout allait plus ou moins bien avant que le président français ne reconnaisse la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud et déclare que la solution marocaine de l'autonomie est la seule voie de résolution du conflit maroco-algérien. Auparavant, le président Emmanuel Macron pouvait tenir des propos, parfois humiliants pour le pouvoir militaire, sans que cela ne dérape. Le président algérien pouvait même se targuer de l'amitié de M. Macron. Le décor ainsi planté, l'Algérie a donc voulu se venger de la France en utilisant les Algériens vivant en France. Non seulement cela, mais elle a aussi mobilisé la grande mosquée de Paris dont le recteur est un soutien inconditionnel du pouvoir d'Alger. D'ailleurs c'est Chawki Benzehra qui a dénoncé cette liaison politico-religieuse explosive et qui pourrait avoir des conséquences incommensurables. Les autorités françaises, alertées par l'opposant n'ont pas tardé à réagir. Elles ont arrêté les « influenceurs » qui ont appelé à la violence et, pour certains, au meurtre des opposants algériens vivant en France. A l'heure où les Algériens d'Algérie lançaient une campagne contre le régime, l'affaire est de la plus grande gravité pour le régime militaire. Pour s'en sortir, il a ressorti, comme il le fait toujours, le film de la victime attaquée de toutes parts et qui doit faire face à l'hostilité extérieure. Un danger qui vient de la France, du Maroc et de ce qu'ils continuent à appeler « le sionisme ». La trop connue théorie de l'ennemi extérieur est exploitée à fond pour enterrer les revendications des citoyens qui se plaignent de la dégradation de leur situation dans un pays qui regorge de ressources. Ils se sont rendu compte, tard, il est vrai, des dégâts que cause à leur économie, la présence du Polisario sur leur terre, ce qui leur coûte des milliards de dollars chaque année, alors qu'ils manquent de denrées de base, que leurs infrastructures sont dans état déplorable, que leur économie vivote et que leur monnaie s'est gravement dépréciée face aux autres devises. Les influenceurs dénoncés par Chawki Benzhra font partie d'une ambiance créée par le régime. Sauf que ce même régime a montré qu'il n'est pas reconnaissant envers ses « moudjahidines » en terre française. Il l'a démontré en refusant de recevoir un Algérien refoulé par la France. L'affaire dévoilée par M. Benzehra a donné naissance à des réactions pour le moins inattendues. Par exemple, lorsque la mosquée de Paris a été accusée de faire le jeu des services secrets algériens, elle a réagi, d'abord par un communiqué, ce qui est acceptable malgré sa teneur bizarre, puis, ce qui a suscité les sarcasmes des Algériens, par un appel officiel à tous les imams des mosquées de France, de prononcer des prières pour la sécurité et la gloire de la France. Des vidéos de ces prières ont fait le tour des réseaux sociaux, s'attirant les commentaires les plus sarcastiques qu'on puisse imaginer. Comment l'Algérie qui promet de se venger de la colonisation française dans son hymne national peut-elle prier pour le bien-être et la prospérité de l'ancien colon? Incompréhensible. Une autre bizarrerie du pouvoir en place. Ainsi, tout ce que la junte d'Alger entreprend se retourne rapidement contre elle. Et les premières victimes en sont les Algériens vivant en France eux-mêmes. Des citoyens respectables qui vivent dans le respect des lois et de la culture du pays d'accueil et qui doivent supporter une image terrible que les dirigeants d'Alger leur ont collée. Tous les Algériens ne sont pas violents, tous les Algériens ne sont pas des « moudjahidines 2.0 ». Mais par la faute d'un régime impulsif, ils risquent tous de porter le masque de la bête qui s'attque à la belle. Les dirigeants algérois ont aussi un autre objectif en s'attaquant à la France et en criant au loup. Leurs échecs diplomatiques. Comme ils n'ont qu'un seul sujet international, le Sahara marocain, ils assistent, incapables de réagir, aux succès diplomatiques du Maroc qui, dans les faits, a terminé le match en sa faveur. Des pays que la junte croyait amis, ont fini par rejoindre le Maroc. Certains ont retiré leur reconnaissance à la prétendue république du Polisario, plusieurs autres ont ouvert des consulats à Laayoune et Dakhla. C'est le fond du conflit franco-algérien. Et là aussi Chaswki Benzehra l'a souvent répété dans ses interventions sur les réseaux sociaux. Et il n'est pas le seul. D'autres opposants font la même chose. Pour eux, la misère de l'Algérie vient de cette obstination a soutenir, financer, armer à coup de milliards des mercenaires qui pourront toujours rêver d'un Etat, le rêve est un droit humain, mais ne l'obtiendront jamais.