Après une année 2016 marquée par des élections générales et par une baisse de l'activité économique, le Ghana devrait se relancer en 2017 grâce au secteur des hydrocarbures. La croissance ghanéenne devrait retrouver un certain dynamisme en 2017 grâce au secteur des hydrocarbures, qui bénéficiera de la montée en puissance de la production du champ de TEN, qui a débuté fin 2016 ainsi que du lancement de l'exploitation de celui de Sankofa (prévu mi-2017). Le secteur industriel pourrait en outre être soutenu par l'amélioration progressive de l'approvisionnement en électricité, grâce à la hausse de la production de gaz pour l'alimentation des centrales thermiques (Atuabo notamment). Les services (financiers, télécommunications) devraient rester porteurs. La production agricole, plus particulièrement celle de cacao, devrait être favorisée par des conditions climatiques plus favorables qu'en 2016, année marquée par une forte sécheresse. Crédit élevé La confiance des investisseurs, pour sa part, devrait s'améliorer compte tenu des progrès de la croissance économique et des efforts réalisés par le gouvernement pour améliorer la situation financière du pays. Le coût élevé du crédit, malgré l'assouplissement de la politique monétaire initiée en novembre 2016 (baisse à 25,5%), restera cependant un frein à un réel rebond de l'investissement. La consommation des ménages (plus de 60% du PIB) serait encouragée par la modération de l'inflation. La hausse des prix des biens importés devrait en effet s'atténuer à la faveur de la stabilisation du cours du cedi (monnaie locale) face au dollar. L'absence de nouvelle baisse des prix du pétrole limiterait cependant le repli de l'inflation. Améliorations En 2017, le gouvernement ghanéen restera engagé dans le respect des engagements de consolidation des finances publiques, pris dans le cadre de l'accord FMI, avec l'objectif de réduire le déficit à 3% du PIB en 2018. Les mesures destinées à réduire la part des salaires dans les dépenses (de l'ordre de 35% depuis plusieurs années), devraient être mises en œuvre par le gouvernement issu des élections de décembre 2016. Les autres postes de dépenses courantes devraient également être réduites. L'Etat devrait par ailleurs bénéficier d'une légère augmentation des recettes fiscales liée à la hausse, même modérée, des prix du pétrole et à une activité économique plus dynamique. Par conséquent, le déficit budgétaire pourrait continuer à se réduire progressivement, permettant une lente réduction de l'endettement public. La situation financière de certaines entreprises publiques (surtout dans le secteur énergétique) pourrait toutefois peser sur les finances publiques, si elles se dégradaient davantage. Perspectives Les réserves de change ont légèrement progressé grâce au versement de l'aide du FMI et à l'émission d'eurobonds (750 millions d'USD) pour atteindre environ 4 mois d'importations fin 2016. La relative stabilisation du cours du cedi (dépréciation de 4% entre janvier et novembre 2016 face au dollar contre -16% en 2015) devrait se confirmer en 2017, grâce à l'amélioration des perspectives économiques qui devrait encourager les entrées de capitaux. La situation du secteur bancaire, fragilisée par le ralentissement économique, la dépréciation du cedi des années passées et les difficultés financières des grandes entreprises publiques se dégradent nettement. Le taux de créances douteuses a doublé en un an à 24% mi-2016. La recapitalisation de certains établissements pourrait être envisagée. Fiche pays Ghana Taille 28,6 millions de consommateurs Monnaie Cedi PIB/Hbt 1.401 dollars Croissance 5,7% (2017p.) Région économique CEDEAO Note Coface B Doing business 2017 108e/189 Ghana, une démocratie installée Régulièrement cité comme un exemple dans la région en termes de démocratie, le Ghana a organisé ses élections générales début décembre 2016. Le leader de l'opposition Nana Akufo-Addo (Nouveau parti patriotique-NPP) a reporté la présidentielle et ainsi remplacé le président Mahama (Congrès démocratique national-NDC). Cette transition pacifique du pouvoir est venue conforter la réputation du Ghana comme «démocratie installée» sur le continent. Sur le plan économique, le classement du Ghana, selon les indicateurs de la Banque mondiale est meilleur que celui de la plupart des pays de la région ouest-africaine, bien que la faiblesse des infrastructures et les lourdeurs administratives entravent le développement du secteur privé. Ses performances en matière de lutte contre la corruption sont en nette amélioration (98e en 2015 contre 103e en 2014).