Le Maghreb a été au centre d'une conférence organisée, le 2 février à Casablanca, par la Fondation Attijariwafa bank. La rencontre a réuni plusieurs personnalités du monde des affaires, de la culture et de la société civile. Reconstruire la famille maghrébine. «Maintenant que le Maroc est revenu parmi les siens, au sein de l'Union africaine sous la conduite éclairée de SM le roi Mohammed VI notre vœux le plus cher est de voir ce même élan mobilisateur s'étendre à l'ensemble des pays du Maghreb arabe», a déclaré Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank (AWB), dans son mot de bienvenue à la 26e édition du cycle de conférence «Echanger pour mieux comprendre», organisée par la Fondation AWB, jeudi 2 février dans son espace d'art Actua à Casablanca. Pour développer cette idée, la fondation a consacré ce nouveau rendez-vous à la présentation du livre «Le Maghreb des origines à nos jours : Vision 2050», écrit par Mohamed Kabbaj, président de Softgroup Holding et Malek Chebel, essayiste, philosophe et anthropologue. «Cet ouvrage qui analyse notre potentiel commun, suggère des passerelles et invite à la complémentarité avec nos voisins, est un acte, non pas une utopie, de réalisme», ajoute Mohamed El Kettani, avant de demander à l'assistance de réciter une prière en hommage à Malek Chebel, décédé en novembre dernier à Paris. Il invite ensuite ses invités, Mohamed Kabbaj (co-auteur du livre), Kebir Mustapha Ammi (écrivain et dramaturge), Francis Ghilès (directeur du Centre d'études et de documentation de Barcelone) et Abdelkader Retnani (directeur des Editions La Croisée des chemins), à démarrer le débat, modéré par le journaliste Abdellah Tourabi. Premier à prendre la parole, Mohamed Kabbaj explique que l'ouvrage est porteur d'une vision prospective d'un optimisme réaliste pour le Maghreb. «Les cinq pays de la région ont plus de points communs (langue, religion, histoire etc ...) que les pays européens et nous ne parvenons pas à nous unir. La circulation des biens est coûteuse et celle des personnes difficile», déplore le businessman tout en avouant que son entreprise travaille avec succès avec l'Algérie. Pour lui, si les clivages politiques sont surmontés, on pourra constituer sur le plan économique un marché maghrébin fort. «Le coût du non-Maghreb est lourd. C'est beaucoup de richesses gaspillées», renchérit Francis Ghilès. Pour sa part, Abdelkader Retnani, pense que le développement des échanges culturels est la clé pour renouer les liens et réaliser ce grand Maghreb où les différences culturelles n'auront pas de frontières et se conjugueront dans le même temps. Rêve maghrébin ? Dans «Le Maghreb des origines à nos jours : Vision 2050», publié aux Editions La Croisée des chemins, les auteurs, Mohamed Kabbaj et Malek Chebel invitent le lecteur à s'interroger sur la question de l'union maghrébine. Cette démarche, désintéressée et apolitique, propose de mettre en avant le potentiel commun aux cinq pays du Maghreb. De nombreux Maghrébins (opérateurs économiques, intellectuels, étudiants etc...) y témoignent. Tous croient à un avenir rayonnement du Maghreb. À condition de s'affranchir des pesanteurs qui pèsent aujourd'hui sur les relations entre les pays.