Bien que la gestion indicielle n'existe pas au Maroc, du moins pour le grand public, 47% des sondés par Flm préfèrent cette méthode de gestion de portefeuille. 53% sont plutôt favorables au stock-picking. 53% des 588 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm, ont indiqué préférer le stock-picking comme style d'investissement en Bourse. De l'autre côté, 47% préfèrent une gestion indicielle. Notons en préambule que pour le moment, les investisseurs en Bourse n'ont quasiment pas de possibilité d'acquérir des options ou des ETF et des contrats à terme. Du moins, une offre industrielle de ces instruments n'existe pas en dehors de quelques opérations de gré à gré entre des salles de marché locales ou étrangères et des gérants. Ainsi, pour l'investissement direct en actions, globalement deux stratégies peuvent s'offrir. La première qui arrive en tête dans le sondage est celle d'un stock-picking avec une sélection de valeurs. D'ailleurs, en mars 2016, à l'occasion d'un sondage Flm, 63% des internautes avaient affirmé préférer investir dans des valeurs de croissance, alors que 37% étaient au contraire attirés par les valeurs de rentabilité. En effet, avec une sélection de valeurs réalisée avec doigté, l'investisseur peut choisir où mettre le curseur. Celui-ci peut être le rendement dividende qui constitue souvent la composante la plus oubliée du rendement d'un investissement boursier. Ainsi, l'investisseur peut sélectionner des valeurs de rendement (High Yield) soit les titres des sociétés arrivées à maturité et/ou ayant des besoins en investissement limités. Ces sociétés ont en général tendance à verser sous forme de dividendes une part de plus en plus grande de leurs bénéfices. Une autre alternative peut mener aux valeurs de croissance qui présentent un potentiel de croissance des bénéfices et de l'activité, supérieur à la moyenne du marché. Aussi, souvent ces valeurs n'offrent qu'un faible dividende et cotent à un P/E élevé. Justement, souvent le meilleur indicateur pour repérer les valeurs de croissance est le Price Earnings Growth (P/E ramené à la croissance annuelle moyenne) qui est souvent inférieur à 1. D'autres options peuvent mener à la décote DCF la plus importante, le P/E le plus faible, le multiple EBE le moins élevé voire la plus petite volatilité. Naturellement, une gestion plus sophistiquée du portefeuille peut combiner plusieurs critères et/ou se traduire par une optimisation sous contrainte. Pour les partisans de la gestion indicielle, il s'agit souvent d'une optique Top-Down avec une prévision d'un marché actions haussier, issue d'une analyse macroéconomique ou d'un calcul de prime de risque, voire d'autres indicateurs non liés directement aux valeurs cotées. Ainsi, dans ce cas, il est plus simple d'investir en indexation à un indice car il est difficile de prévoir les valeurs qui vont tirer la croissance du marché actions, surtout en cas de prévision de rallye boursier. Au Maroc, en l'absence d'ETF, la gestion indicielle passe par quelques OPCVM indiciels et/ou une approximation avec l'exposition aux plus grandes capitalisations dans les proportions proches à celles du Masi ou Madex. Cette exposition peut être ajustée chaque semaine ou mois, en fonction du degré de précision souhaité. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Que conseillez-vous aux investisseurs ? Farid Mezouar : Je recommanderais avant tout la clarté dans les objectifs recherchés. Ainsi, en premier, il faut démêler la spéculation de l'investissement moyen-terme ainsi que le degré d'aversion au risque. À titre d'exemple, vouloir un rendement à deux chiffres à court terme est souvent synonyme de spéculation. Dans tous les cas, il faut fixer un seuil de perte maximale à supporter qui doit être au maximum la moitié de l'espérance de gains. Enfin, le choix entre une sélection de valeurs et l'indice, dépend du scénario prévu pour l'évolution du marché entre une dynamique Top-Down et une autre Bottom-Up. Qu'en est-il de la gestion indicielle ? Souvent, au niveau mondial, la gestion indicielle via les ETF, est plébiscitée grâce aux faibles frais de gestion et la liquidité offerte. Aussi, aux Etats-Unis, moins de 10% des gestionnaires américains actifs auraient mieux fait que le S&P 500. Toutefois, cette technique montre ses limites quand l'objectif est la recherche d'un bon rendement de dividende ou bien d'une forte décote DCF.