Youssef Baghdadi, directeur général de Dar Assafâa Les Inspirations ECO : L'établissement Dar Assafâa a une situation particulière de par le fait qu'il exerce la finance participative depuis 2010. L'agrément accordé par Bank Al-Maghrib pour vous transformer en banque participative suppose-t-il, dans votre cas uniquement, une transformation juridique et administrative ou faudra-t-il apporter d'autres ajustements ? Youssef Baghdadi : Le démarrage de la banque participative nécessite la création d'une nouvelle entité juridique sous la nouvelle dénomination. Etant donné le changement du cadre réglementaire, la transformation de Dar Assafaa en banque universelle aurait nécessité des délais plus longs, notamment pour la formalisation du transfert de la clientèle. La création d'une nouvelle entité nous permet, à la fois, d'être directement opérationnels pour servir les nouveaux clients et d'avancer en parallèle sur le transfert de la clientèle actuelle. La création d'une banque participative a nécessité d'autres ajustements, notamment dans la gouvernance, dans l'organisation de manière générale, dans les systèmes d'information, etc. L'offre produits et services sera fortement élargie progressivement pour répondre à tous les besoins de la clientèle (particuliers et entreprises). Vous faudra-t-il temporiser sur la commercialisation de vos produits pour obtenir le visa du comité sharia du Conseil supérieur des Oulémas ? Si c'est le cas, quand est-ce que croyez-vous être opérationnels ? Comme l'indique la loi bancaire n°103-12, les caractéristiques techniques des produits participatifs ainsi que les modalités de leur présentation à la clientèle sont fixés par circulaire de Bank Al-Maghrib, après avis du Conseil supérieur des Ouléma. Nous attendons la sortie des circulaires d'application de Bank Al-Maghrib dans les prochaines semaines. Bank Al-Maghrib a travaillé en amont avec le Conseil supérieur des Ouléma et a échangé avec les différentes banques de la place. Les circulaires d'application devraient inclure les produits Mourabaha, Ijara, Salam, Moudaraba et Moucharaka. Nous devrions donc pouvoir les commercialiser dès la sortie des circulaires d'application. Les banques participatives peuvent également financer leur clientèle à travers tout autre produit non prévu par les circulaires de Bank Al-Maghrib mais cela nécessité un avis conforme du Conseil supérieur des Ouléma. Quel est le nombre d'agences dont vous disposez actuellement ? Devrons-nous nous attendre à d'autres ouvertures en cette année ? Nous disposons actuellement de 17 agences. Nous prévoyons d'atteindre plus de 30 agences opérationnelles avant la fin de l'année. Vous affichez au compteur 1 MMDH de Mourabaha. Avec cette ouverture à la compétition à combien vous attendez-vous comme engagements ? Nous espérons une forte croissance de notre activité. La communication jouera un rôle important avec un effort particulier sur la vulgarisation de nos produits. Nous ne pouvons communiquer de chiffres précis à ce stade. Hormis les contrats Mourabaha, quels sont les autres types de contrats que vous envisagez de commercialiser et dans combien de temps seront-ils mis sur le marché ? Nous sommes en phase de lancement d'une nouvelle industrie financière, et nous avons le devoir de la réussir c'est pour cela et comme mentionné, nous allons étoffer notre offre produit progressivement. Le communiqué de Bank Al-Maghrib faisait allusion à des discussions entre Attijariwafa bank et un potentiel partenaire. Où en êtes-vous dans ces négociations ? Le partenariat potentiel n'a aucun impact sur notre démarrage. Nous poursuivons nos discussions pour un éventuel partenariat qui se concrétisera le moment opportun à condition qu'une réelle valeur ajoutée soit apportée. Nous bénéficions d'une expérience sur le terrain depuis 2010 et préparons l'ouverture de la banque participative depuis plusieurs années pour servir au mieux notre clientèle.