Décidément, la question de la formation et de l'emploi au Maroc est au cœur de l'actualité. Après la présentation en fin de semaine du "livre blanc" du secteur par le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, c'est désormai, l'Agence française de développement (AFD) qui publie un rapport sur la formation et l'emploi au Maroc. Ce document, élaboré en partenariat entre la division Education et formation professionnelle et le département de la recherche de l'AFD, signe un état des lieux fort instructif du secteur de l'éducation dans le royaume et avance un certain nombre de recommandations sur les efforts à fournir en la matière. Concrètement, les experts français jugent comme positive la transition éducative dans l'enseignement primaire et le secondaire. Pour ce qui est du supérieur, cette fameuse « transition» serait à peine en train de voir le jour, explique le rapport qui par là même, souligne l'augmentation continuelle du nombre de bacheliers. Dans ces conditions, comment «joindre les deux bouts» ? Pour y parvenir, l'université doit – selon l'AFD – chercher à étoffer son corps professoral de manière substantielle. Quant à l'insertion professionnelle, c'est une autre paire de manches. A ce titre, le document souligne que «le Maroc est, à l'image d'autres pays du Maghreb, dans une situation tout à fait spécifique au niveau mondial, l'obtention d'un diplôme ne protégeant pas du chômage». Comment faire pour que « diplômé » ne rime plus avec « chômeur » ? L'aide de entrepreneuriat est une solution mais cela reste le domaine le plus complexe à mettre en œuvre. C'est du coup l'ensemble du dispositif de formation marocain qui sera confronté à de nombreux défis. De fait, les conclusions des auteurs du rapport n'ont pas vraiment de quoi rassurer : «la fenêtre temporelle pour agir est réduite». Ce sont donc des «décisions résolues et rapides» qui doivent permettre de franchir une étape qui sera décisive pour l'émergence du pays.