L'épisode des subprimes n'est pas encore clos. Après les banques américaines qui vont verser plus de 40 milliards de dollars, c'est au tour des banques européennes. Peu avant la fin de la semaine dernière, la Deutsche Bank et le Crédit Suisse ont annoncé qu'ils vont payer plus de 12 milliards aux Etats-Unis. Huit ans après, la crise des subprimes continue de faire planer son ombre sur les banques européennes. La presse internationale se fait d'ailleurs l'écho des arrangements trouvés entre certaines banques et l'Etat américain. Ainsi, la Deutsche Bank et le Credit Suisse vont payer plus de 12 milliards de dollars d'amendes aux Etats-Unis. La banque allemande a réussi à se mettre d'accord avec le ministère de la Justice américain pour payer la coquette somme de 7,2 milliards de dollars, dont 3,1 milliards de dollars à titre d'amende, pour son implication dans la crise des subprimes. En plus de cette amende, la banque va verser 4,1 milliards de dollars sous forme d'«allégements aux consommateurs» à travers, notamment, des révisions des conditions de ses prêts déjà accordés. Grâce à cet accord, la banque a réduit de moitié ce que lui réclamaient les autorités américaines, qui s'élevait à 14 milliards de dollars. Pour rappel, la justice américaine accuse la Deutsche Bank d'avoir vendu en connaissance de cause, entre 2006 et 2008, des crédits immobiliers toxiques convertis en produits financiers (ou RMBS, residential mortgage-backed). Le quotidien français le Figaro soulignait d'ailleurs, dans un article publié vendredi 23 décembre, qu'«une telle amende avait provoqué une vive inquiétude dans toute la sphère financière mondiale. De par sa taille titanesque, la Deutsche Bank est présente partout dans le monde, dans presque toutes les activités financières. Si elle plongeait, les conséquences pour le secteur seraient d'une ampleur inconnue», tout en rappelant que le FMI avait estimé, en été, que la banque allemande était une «source majeure de risques». Pour sa part, le Crédit Suisse devra s'acquitter de 5,28 milliards de dollars, montant qui se décompose entre une pénalité civile de 2,48 milliards de dollars et une indemnité aux consommateurs à hauteur de 2,8 milliards de dollars. Cet accord de principe «libère Credit Suisse d'une éventuelle procédure civile intentée par le DoJ en relation avec la titrisation, la souscription et l'émission de RMBS», explique un communiqué de la banque. La banque britannique Barclays n'est, par ailleurs, pas à l'abri de se voir condamnée à verser une importante somme. La banque est poursuivie pour le même motif: son rôle dans la crise des prêts immobiliers toxiques. Autrement dit, pour la commercialisation d'actifs financiers adossés à des prêts immobiliers toxiques en connaissance de cause. Les banques américaines ne sont, par ailleurs, pas exclues de ce processus. JPMorgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs et Bank of America vont s'acquitter de plus de 40 milliards de dollars. Ces condamnations et ententes viennent en conséquence à une enquête lancée en 2012, quand Barack Obama avait demandé des comptes au secteur bancaire, après la crise financière de 2008.