Devant la recrudescence des cas de chantage sur les réseaux sociaux, la police anglaise a lancé une campagne pour accompagner les victimes et pointe des bandes organisées dans plusieurs pays, dont le Maroc, devenus les principaux acteurs de ces agissements. Selon la National Crime Agency (NCA) et la National Police Chiefs Council, des milliers de citoyens britanniques sont victimes, chaque année, de sextorsion de la part de malfrats qui utilisent de fausses identités sur les réseaux sociaux pour obtenir des photos ou des enregistrements compromettants pour les victimes. En les menaçant de partager ces images avec leurs amis ou familles, les victimes se trouvent rackettées par des bandes criminelles. La NCA a enquêté sur 864 cas de chantage en 2016, avec une forte proportion des hommes âgés de 21 à 30 ans, mais le nombre réel des victimes serait plus élevé, en raison du sentiment de honte et d'embarras qui les plonge dans le mutisme. À travers leurs enquêtes, la police et la NCA ont réunis des preuves que des groupes du crime organisé, basés principalement à l'étranger dans des pays comme les Philippines, la Côte d'Ivoire et le Maroc sont les principaux auteurs de ces faits. Au Maroc, ces pratiques ont connu une recrudescence exponentielle avec l'exposition de l'usage des réseaux sociaux. Il en va ainsi de plusieurs affaires portées devant les tribunaux marocains, dont les héros sont des jeunes qui ont fait du chantage sur le net un métier à part entière. Dans plusieurs affaires qui ont défrayé la chronique, des jeunes issus pour la plus part de la ville de Oued Zem, se sont spécialisés dans «l'arnaque Khaliji». Une technique qui consiste à utiliser un faux profil de jeune fille pour appâter une victime dans un pays du Golfe. Dès que le piège se referme, la victime est filmée via Skype. Les images et vidéos compromettantes collectées par ces bandes organisées servent de moyen de pression pour obtenir des sommes d'argent qui peuvent aller jusqu'à des dizaines de milliers de dirhams. Cités par la police anglaise, ces groupes semblent trouver en Angleterre un nouveau terrain pour pratiquer leur chantage. Enfin, la police anglaise a lancé une grande campagne de sensibilisation pour assister les victimes ou les cibles potentielles de ces chantages et leur recommande de ne pas payer, car les délinquants continueront à demander plus d'argent. Tags: Cybercriminalité sextorsion