Au cœur du Maroc et à proximité des grandes métropoles, Béni Mellal-Khénifra dispose de plusieurs atouts qui font d'elle l'une des régions les plus en vue au royaume. Zoom sur ses multiples atouts et ses principaux défis. Le découpage régional a rebattu les cartes au centre du pays en fusionnant l'ancienne Région Tadla-Azilal et les provinces de Khouribga et de Khénifra. Résultat, la région Béni Mellal-Khénifra est réunie en un seul groupement. Composée désormais de cinq provinces, à savoir Béni Mellal, Khénifra, Khouribga, Azilal et Fquih Ben Salah, la Région Béni Mellal-Khénifra abrite 2.520.776 habitants, dont 49,14% sont urbains, selon le Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2014. Atouts Au cœur du Maroc et à proximité des grandes métropoles nationales ainsi que des principaux bassins de consommation (un marché de 10 millions de consommateurs), la région dispose de plusieurs atouts qui font d'elle l'une des régions les plus en vue au royaume. Ainsi, sur le plan agricole, elle compte près de 959.000 hectares , soit 10% de la superficie agricole utile du royaume, avec, en prime, une des ressources en eau importantes et un climat favorable. Pour profiter de ces atouts naturels, plusieurs unités agro-industrielles ont jeté leur dévolu sur la région. Cosumar, Centrale Danone, Safilait, Oleacapital...Une vraie dynamique qui devra se renforcer avec le lancement de l'Agropôle. La Plateforme industrielle intégrée (P2I), dont les travaux de la première tranche sont déjà achevés, permettra d'offrir aux investisseurs des lots industriels aménagés selon des standards internationaux, dans un espace de 208 ha, regroupant tous les services de support (approvisionnement, logistique, stockage, laboratoires d'analyses, services administratifs ...). À côté de ce secteur pilier, le Conseil régional veut aussi donner à la région une vocation industrielle. «Nous sommes en train d'élaborer, en partenariat avec le Groupe OCP et le ministère de l'Industrie, du commerce extérieur et de l'économie numérique, une convention pour la création d'une zone industrielle à Fquih Ben Saleh. Ce sera l'une des plus importantes au Maroc», indique Brahim Moujahid, président du Conseil régional. Autre secteur à fort potentiel, le tourisme. La région compte en effet une multitude de sites touristiques, dont les Cascades d'Ouzoud et le lac Bine El Ouidane ainsi que des vallées d'altitude (les plus célèbres étant la vallée des Ait Bouguemaz et celle de l'Oued Ahensal). Des atouts qui mettent la région en pole position pour se positionner en tant que première destination du tourisme vert et des randonnées. D'autant qu'elle est à proximité de Marrakech et Fès qui connaissent une activité touristique plus développée. Sur ce registre, le projet de l'autoroute Marrakech-Fès via Beni Mellal devrait renforcer la connectivité de la région, en lui permettant de profiter des flux touristiques que connaissent les villes avoisinantes. Défis Mais en parallèle, la région doit surmonter plusieurs obstacles. L'un des premiers freins au développement économique et social de la région est lié à la faiblesse des infrastructures routières, en particulier des connexions interprovinciales et interrégionales. Le niveau d'accessibilité demeure en effet limité dans les zones rurales et montagneuses. «Au niveau de la région, près de 60% de la population habitent des zones montagneuses. Donc les premières et principales attentes concernent les infrastructures de base : électricité, eau potable, routes...Mais le vrai problème demeure l'enclavement des zones montagneuses. Si on arrive à désenclaver les provinces et communes éloignées, tout le reste est surmontable», estime le président de la Région Béni Mellal-Khénifra. Sur le plan économique aussi, il reste beaucoup à faire. Alors que la région dispose d'un grand potentiel, elle souffre d'une quasi-absence d'unités industrielles dans le secteur agroalimentaire. Le tissu commercial urbain est également faiblement développé et peu diversifié. Tandis que la promotion des produits locaux de l'artisanat fait défaut. Autre défis, soulevé par le Plan de développement régional (PDR), la dégradation progressive des ressources forestières et environnementales. À cela s'ajoute, le problème de surpeuplement de la montagne eu égard à ses capacités agricoles (rupture démo-écologique). Opportunités Tous les acteurs de la région s'accordent à dire que Béni Mellal-Khénifra regorge d'opportunités d'investissement. Existence de projets structurants pour la création d'emplois (ex : Agropôle), disponibilité d'une main-d'œuvre expérimentée et à faible coût, potentiel d'investissement des MRE originaires de la région, variété des paysages et des sites touristiques potentiels...les atouts sont nombreux. De plus, les projets d'infrastructure programmés dans les prochaines années, en particulier la voie ferrée reliant Khouribga à Béni Mellal et l'autoroute reliant Marrakech à Fès via Béni Mellal, devront donner un nouvel élan à la région.