Le principal débat tenu à Madagascar, lors des Assises de la presse francophone, concernait sans l'ombre d'un doute le pluralisme, la liberté d'opinion et la démocratie. Des sujets toujours d'actualité en Afrique, notamment au Maroc. En effet, chez nous, le sujet prend une autre tournure dans la mesure où il n'y a pratiquement plus de restriction officielle à la pluralité et à la liberté d'expression. Théoriquement, la presse est libre de traiter les sujets comme bon lui semble, dans le respect de la déontologie, mais en même temps, elle risque des représailles d'un autre genre. L'arme fatale décrétée aussi bien par les pouvoirs publics que par le secteur privé est l'interdiction directe - et souvent idiote - de la publicité. Les journalistes marocains, présents à ces assises à Antsirabe, ont exprimé leurs regrets quant à la disparition du pluralisme enrichissant qui caractérisait le paysage médiatique marocain il y a une quinzaine d'années. À l'époque, les plumes sérieuses et crédibles des éditorialistes régnaient sur la scène journalistique et apportaient au pays, de par leur diversité et parfois leur confrontation, une valeur ajoutée certaine à l'édification d'une jeune démocratie montante. Aujourd'hui, on est loin de ce pluralisme, ce qui met la liberté de la presse au Maroc derrière des pays africains incomparables au Maroc sur les plans de l'économie et du développement.La presse sérieuse et crédible, de par son pouvoir de critique et de sensibilisation, est vitale pour toute démocratie, elle est même un rempart face aux dérives des réseaux sociaux, parfois fatales dans la manipulation de l'opinion publique. Encore faut-il comprendre cette réalité pour ne pas pousser cette presse à la disparition et créer ainsi le vide face à la rue !