Ismail Bellali : Directeur général-adjoint du Centre monétique interbancaire Les Inspirations ECO : Votre principal revenu, les commissions sur prestations de service, évolue de 9,61%. Pourquoi ? Ismail Bellali : D'une manière générale, nos produits d'exploitation bancaires se composent principalement des commissions brutes sur les paiements par cartes bancaires à hauteur de 86,9%, des prestations de services aux membres et partenaires à hauteur de 9,5% ainsi que d'autres produits annexes représentant 3,6%. La progression des produits d'exploitation bancaires est étroitement liée à l'évolution du volume d'acquisition et de celui de l'interopérabilité retrait. L'évolution enregistrée trouve son origine dans l'évolution de l'activité domestique. Il est à noter que le premier semestre 2016 a été marqué par la baisse des arrivées touristiques. Vos produits et services se partagent entre terminaux de paiement électronique (TPE), eCommerce, paiement sans contact, CMI mPOS. Quelles parts représentent-ils dans le chiffre d'affaires ? Entendons bien, le chiffre d'affaires du CMI, ce sont les commissions prélevées sur le volume des paiements par cartes bancaires. En termes de volume, le eCommerce représente 5,8%, le TPE pratiquement 94%, les autres moyens représentent moins d'1% car ils sont à leur début seulement. Le Contactless et le mPOS ne contribueront de manière significative que dans 3 à 4 ans. Comment évolue le revenu que chaque activité génère et pourquoi ? Nos principaux revenus se composent des commissions brutes. Le volume de ces commissions brutes provient de 2 composantes principales : commissions sur les cartes locales à hauteur de 51,7% et les commissions sur les cartes étrangères à hauteur de 44,1%. La croissance moyenne sur la période 2013-2016 est de +11,5% totalement corrélée à l'évolution du volume d'acquisition global qui est de +11,3%. Quelles sont vos parts de marché sur chacune des activités ? 100% puisque nous sommes seuls dans l'activité des paiements sur TPE et eCommerce. Il faut toutefois signaler l'existence d'une activité de paiement sur GAB (elle génère des revenus via MTC plateforme de paiement, ndlr), constituée principalement de paiement de factures télécoms et de factures d'eau et d'électricité, cette activité gérée par les banques et non par le CMI a enregistré un volume de 339 MDH en 2015, soit 1,5% des paiements par cartes bancaires au Maroc. Vous avez cédé le 5 juillet l'activité de switching. Comment cette cession impactera-t-elle vos performances en fin d'année ? Il est évident que cette cession impactera nos performances en fin d'année puisqu'elle générera un produit supplémentaire et exceptionnel. L'objectif escompté est de compenser l'effet de cette cession par le développement de nos activités et le déploiement des activités et produits à forte valeur ajoutée. Nous prévoyons de combler la disparition des revenus du switching par les revenus des commissions en l'espace de 2 ans. Vos charges de personnel ont également évolué. S'agit-il d'un renforcement de vos effectifs ? Afin de positionner le CMI comme acteur de référence dans les paiements, soutenir les initiatives d'innovations ainsi que la motivation et l'engagement des différents collaborateurs, le CMI a déployé des programmes de formation au profit des collaborateurs, s'est engagé par l'évolution de certains métiers et compétences à embaucher au besoin des profils adaptés et a ainsi déployé une politique salariale s'appuyant sur une évaluation régulière des compétences et des performances des salariés. Sur ce même registre, le CMI a également contracté au profit de l'ensemble de ses salariés un contrat de retraite complémentaire. Toutes ces composantes ont contribué à des niveaux différents à l'évolution de la masse salariale, sachant bien entendu que l'évolution de la charge salariale globale s'inscrit dans une tendance baissière, en passant de 21% à 20%. Vos charges bancaires s'élèvent à 170,12 MDH en hausse de 10,01% et sont vos uniques charges d'exploitation bancaire.De quoi se composent-elles ? Les charges d'exploitation bancaires se composent principalement des frais d'interchange sur les paiements par cartes bancaires (74,2%) et des frais de traitement (royalties) des systèmes internationaux (22,9%). La progression des charges d'exploitation bancaires est étroitement liée à l'évolution du volume d'acquisition et elle est directement impactée par toute évolution dans la grille des frais d'interchange, ou des frais de traitement internationaux de Visa et Mastercard. Le volume des frais d'interchange provient de 3 composantes essentielles : frais d'interchange sur les cartes locales (53,1%), frais d'interchange sur les cartes étrangères Visa (29,1%) et les frais d'interchange sur les cartes étrangères Mastercard (17,7%). Les autres frais d'interchange internationaux (Diners, JCB et CUP) ne représentent que près de 0,1%. Sur la composante frais de traitement, ce volume des frais de traitement des systèmes internationaux provient de 2 composantes essentielles : frais de traitement sur les cartes étrangères Visa (58,6%) et les frais de traitement sur les cartes étrangères Mastercard (41,4%).