L'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) et la Fédération Royale Marocaine de Chasse (FRMC) ont donné le coup d'envoi, ce jeudi 3 octobre à Kénitra, à la saison de chasse 2024-2025 lors d'une Journée d'étude et de sensibilisation. Sous la direction d'Abderrahim Houmy, DG de l'ANEF, et Ahmed Moussaoui, Président de la FRMC, cet événement a réuni chasseurs, associations cynégétiques et acteurs de la chasse touristique, mettant en avant l'engagement du Royaume pour une gestion durable des ressources cynégétiques et une lutte accrue contre le braconnage. Dans son discours inaugural, Houmy a souligné l'importance cruciale de préserver la biodiversité face à la menace persistante du braconnage. Il a annoncé des mesures renforcées pour la saison 2024-2025, avec une intensification des contrôles en collaboration avec les autorités locales, les services sécuritaires et la société civile. Des unités de la police de la chasse seront déployées pour mieux détecter et sanctionner les infractions, tout en favorisant le développement de la chasse touristique dans la région de Rabat-Salé-Kénitra. Le secteur de la chasse au Maroc compte environ 68.000 chasseurs actifs, opérant sur plus de 4 millions d'hectares répartis en 1.600 lots de chasse amodiés. La chasse touristique représente une activité économique clé, avec 124 entreprises opérant dans ce domaine, générant un chiffre d'affaires annuel estimé à 1 milliard de dirhams. Ce secteur contribue à la création d'emplois dans les zones rurales, où chaque année, 60 millions de dirhams sont investis, dont 30 % sont consacrés à la préservation des espèces de gibier et à l'amélioration des infrastructures cynégétiques. Cependant, les avantages économiques et environnementaux que procure la chasse font face à des défis majeurs, notamment la pratique illégale du braconnage. Conscient de ses défis, Houmy a appuyé que"ce fléau représente une menace sérieuse pour la biodiversité, épuisant nos ressources naturelles et exposant plusieurs espèces de gibier à un risque d'extinction. La lutte contre le braconnage n'est pas seulement une obligation légale, mais aussi une responsabilité morale envers les générations futures". C'est pourquoi, cette saison, l'ANEF a fait de la lutte contre le braconnage une priorité absolue. Dans le détail, le responsable a affirmé que "nous renforçons les dispositifs juridiques, intensifions la surveillance sur le terrain et menons des campagnes de sensibilisation auprès de tous les chasseurs. Nous sommes convaincus que la chasse durable, qui équilibre l'exploitation du gibier et la préservation de l'environnement, est la voie à suivre". Et d'ajouter : "Les chasseurs sont nos premiers partenaires dans cette mission. Il est crucial de promouvoir des pratiques de chasse responsables, respectueuses de la législation et de la biodiversité. À cet égard, nous intensifions nos efforts en matière de formation et de sensibilisation, en organisant des ateliers et des sessions éducatives destinées à tous les chasseurs, notamment les nouveaux venus". Grâce à la position géographique privilégiée du Maroc, qui se trouve sur la route migratoire des oiseaux, notre pays est riche en biodiversité, note-t-il, ajoutant que "cela nous impose une responsabilité particulière de protection. Nous nous engageons à respecter les lois nationales et internationales en matière de préservation de la biodiversité, et nous veillons à ce que toute activité de chasse s'inscrive dans ce cadre". L'engagement de l'ANEF se traduit également par des partenariats solides avec les acteurs locaux et internationaux. La coopération entre l'ANEF et la FRMC a permis de grandes avancées dans la gestion des zones de chasse et dans la surveillance des activités liées à ce secteur. A cette occasion, Houmy salue la nouvelle structuration de la Fédération, qui vise à améliorer la transparence et l'efficacité de la gestion. "Enfin, je souhaite mettre en lumière nos efforts pour moderniser le secteur, notamment à travers le développement d'outils numériques de suivi des activités de chasse, la mise à jour des bases de données, ainsi que la réintroduction d'espèces menacées. Ces initiatives continueront cette saison, avec un accent particulier sur la lutte contre le braconnage", réitère le DG de l'ANEF. Les perspectives d'avenir incluent l'internationalisation du secteur via de nouveaux partenariats public-privé et l'introduction de pratiques novatrices, telles que la chasse à l'arc. La digitalisation des services, notamment grâce à la plateforme « Masyad », simplifie les démarches administratives et favorise une gestion durable des ressources. L'ANEF et la FRMC ont profité de cette journée pour signer un contrat de recherche dédié à la perdrix gambra, espèce emblématique du Maroc, dans le cadre d'un programme de repeuplement. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie de gestion durable, visant à préserver la biodiversité et assurer la pérennité des ressources pour les générations futures. Cinq ateliers thématiques ont été organisés, traitant des sujets cruciaux tels que la création et la gestion des amodiations de chasse, la sécurité dans la manipulation des armes, l'encadrement des nouveaux chasseurs, l'organisation des battues de sangliers, ainsi que la promotion de la chasse touristique. Ces ateliers, coanimés par l'ANEF, la FRMC et l'Association Marocaine des Organisateurs de Chasse et Pêche Touristique, ont permis d'identifier des pistes pour améliorer la gestion cynégétique, en favorisant une chasse éthique et respectueuse de l'environnement. Les participants ont mis en relief l'importance de renforcer la collaboration entre les différents acteurs du secteur afin de promouvoir une chasse durable. L'accent a été mis sur l'amélioration des infrastructures et l'adoption de pratiques plus respectueuses de l'environnement, tout en maintenant un cadre réglementaire strict pour lutter contre le braconnage et garantir la pérennité des espèces.