«Beiruth & Beyond» est plus qu'un simple festival. Il s'agit d'une plateforme qui met en avant la scène arabe à Beyrouth et dans le monde via des partenariats avec d'autres festivals. Celle qui l'a imaginé, en parle avec beaucoup de conviction. Amani Semaan se dévoile, tout simplement. Entre la scène libanaise et le monde, il n'y a qu'un fil désormais. Et cela, grâce à l'initiative Beiruth & Beyond. La plateforme – festival donne l'opportunité à une scène émergente libanaise et arabe en générale d'avoir accès au monde ! «On sentait un manque de plateforme qui pourrait aider les musiciens émergents dans la scène musicale arabe qui pourraient être exposés internationalement», explique la directrice de Beiruth & Beyond, Amani Semaan après avoir fait carrière dans la production télévisée en s'occupant d'émissions tel que The Voice Arab. «En 2012, j'ai rencontré Alexandra du Festival Oslo World Music à Beyrouth. Le timing était parfait puisqu'elle cherchait, à l'époque, à créer un partenariat avec un festival dans la région», confie la passionnée de musique qui avoue avoir atterri là par hasard, comme rattrapé par son destin. Impliquée et passionnée, elle se bat, corps et âmes pour ses artistes. «Les groupes ou les musiciens que l'on met en avant doivent avoir un album au minimum, un projet musical bien défini et ils doivent être issus du monde arabe bien évidemment. On essaie d'avoir une variété de nationalités, on essaie d'avoir de la bonne musique». Lors de cette édition, Beiruth & Beyound a présenté le projet de Youmna Saba, jeune musicienne, auteur-compositeur et interprète qui propose un univers folk électro décalé, avec des sonorités à la Glory Box et des textes poétiques, où elle jongle entre guitare électro folk et luth électrique. Un mélange savoureux et pour le mieux hypnotisant. S'en suivra un concert pour le moins surprenant et décapant, celui de 47 Soul, venu de Palestine et Jordanie. Des boules d'énergie qui mélange sonorités traditionnels et folklore palestinien-jordanien avec de la pop électro. Une fusion qui fait l'unanimité, où il est impossible de ne pas se déhancher, malgré la profondeur des textes et l'engagement du groupe dans les paroles où ils dénoncent le quotidien, le conflit et surtout l'impossibilité de circuler librement au delà des frontières. D'ailleurs, le groupe «LaTlateh» en a fait les frais. Les musiciens n'ont pas pu venir jouer à Oslo, malgré le fait qu'ils étaient programmés à cause de soucis de visas. La soirée se clôturera sur le talent du producteur et Dj, Bei-Ru, histoire d'avoir un aperçu sur le talent de cette jeunesse émergente de la région. «On a la reconnaissance au Liban et dans le monde arabe. Il y a une notion de tremplin. Des artistes et des festivals veulent collaborer avec nous. Généralement, ce genre d'initiatives ne durent pas longtemps car ils nécessitent beaucoup de travail et d'engagement». En effet, mise à part les tournées de Beiruth & Beyond pour promouvoir les artistes et les faire jouer dans des festivals internationaux, le festival qui a 5 ans maintenant, aura lieu à Beyrouth du 8 au 11 décembre. L'occasion de découvrir des talents, d'écouter de la bonne musique, de participer à des tables rondes, de sortir grandi de workshops. Une initiative qui grandit, et une plateforme qui sera présente à Rabat pour Visa for Music du 16 au 19 novembre, afin de créer un pont entre le Maroc et le Liban, de renforcer les liens de l'union arabe à travers la musique ! La culture réussira peut-être à réaliser ce que la politique n'a pas réussi à faire...