Le Maroc et l'Espagne sont plus que jamais unis, du moins économiquement. C'est la conclusion du séminaire organisé à Séville les 18 et 19 octobre, portant sur le climat des affaires au Maroc. Intitulée «Andalousie-Maroc : les opportunités d'affaires», la rencontre a réuni une belle brochette d'institutionnels marocains et espagnols ayant fait de la promotion des relations économiques entre les deux rives leur cheval de bataille. Cela a été une occasion pour battre en brèche les préjugés prédominants en Espagne à propos du royaume. «Le Maroc, aujourd'hui, offre une image différente de celle que nous sommes habitués à voir sur nos écrans de télévision», estime Elvira Herrera, secrétaire générale de l'Action extérieure au sein du gouvernement régional andalou. Une pensée que partage volontairement Charif Cherkaoui, le conseiller économique de l'ambassade du Maroc à Madrid. Le diplomate marocain a mis l'accent sur l'importance de réviser les stéréotypes et de concentrer les efforts sur la consolidation des liens. Ce leitmotiv n'a pas cessé de résonner tout au long de la rencontre. Selon Charif Cherkaoui, 44 accords réunissent le Maroc à d'autres pays, souligne le diplomate, appelant à cette occasion le voisin ibère à tirer parti de cet avantage. Au sujet des démarches administratives, Charif Cherkaoui assure que les procédures se sont considérablement simplifiées. «Aujourd'hui, dix jours sont suffisants pour monter une entreprise au Maroc», poursuit-il. Cet avis est partagé par Tania Valle, représentante du Conseil andalou des chambres de commerce, un centre ayant pour mission l'orientation des entrepreneurs andalous en quête d'internationalisation de leur business. La responsable andalouse a encensé l'effort du Maroc pour rendre plus souple les procédures, tout comme son travail de mise à niveau de la législation. De sa part, Inès Bayona, déléguée de l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX) a invité les hommes d'affaires marocains à tirer profit de la complémentarité des deux régions, afin d'établir des liens avec leurs homologues espagnols. C'est dans cet objectif que le site web spainbusiness.com, a été mis en place. Disponible en arabe et en français, le portail se veut un guide pour les entrepreneurs à la recherche de partenaires ibères. Concernant la mission de l'ICEX, à savoir l'appui à l'internationalisation des entreprises andalouses, l'Institut a mis en place des lignes de financement, à hauteur de 30%, au profit de tout entrepreneur à la recherche de nouveaux horizons. Sur ce registre, la partie marocaine n'a rien à envier à son partenaire ibère. Selon Abdelaziz Bounakhla, directeur des engagements à la Caisse centrale de garantie(CCG) le gouvernement marocain a mis en place diverses subventions et aides destinées aux entrepreneurs nationaux. Outre les mécanismes déjà existants, comme Damane Istimrar ou Damane Dev, la CCG dévoilera prochainement une ligne de garantie destinée exclusivement aux TPE (très petites entreprises). Baptisé Daman Express, le projet est attendu pour 2012. Selon Bounakhla, le produit s'adresse aux TPE ayant un chiffre d'affaires ne dépassant guère 3 millions de dirhams. De l'aveu de Bounkhila, il s'agit d'une nouveauté de taille pour ces entités entrepreneuriales. La CCG a aussi eu une pensée pour les MRE. Par le biais de la ligne MDM Invest, l'Etat octroie jusqu'à 10% du total de l'investissement à tout Marocain désirant faire fructifier ses économies dans son pays, à condition que ce dernier rapatrie 25% du coût du projet en devises. L'intervention de Fahd El Achkar, directeur de développement de l'antenne madrilène de l'Agence marocaine du développement de l'investissement AMDI s'est centrée sur la panoplie d'avantages rendant la destination Maroc des plus attrayantes au niveau de l'investissement. À titre d'exemple, les coûts salariaux au Maroc, de l'ordre de 360 dollars par mois, sont 50% moins coûteux qu'en Roumanie. Sans oublier les incitations offertes par le gouvernement en matière d'acquisition de terrain ou de formation. El Kébir Hannou, directeur dde l'Agence de développement de l'Oriental, a saisi l'occasion pour dénombrer les mérites d'investir dans l'Oriental. «Il existe trois bonnes raisons : le positionnement géographique, le volontarisme des autorités et la richesse des ressources», a-t-il mentionné. En somme, la partie marocaine a brillé par la qualité des présentations offertes à l'assistance. Et comme l'a bien résumé Leila Hayat, présidente de la Chambre du commerce du Maroc en Espagne, «le Maroc est une opportunité en ce moment».