Il est magnétique, il est mystérieux, parfois froid mais sa façon de capter la magie du cinéma est incontestable ! Béla Tarr a réussi, en 9 longs-métrages et 4 courts-métrages à rendre le réalisme captivant avec une puissance visuelle qui ne laisse pas de marbre. Avec «Le cheval de Turin», récit inouï sur l'apocalyse, le réalisateur hongrois décide de mettre un terme à sa carrière en 2011 après avoir décroché un ours au festival du film de Berlin puisque selon lui : «Le public ne veut plus de ce cinéma là et que le processus de production devient de plus en plus difficile en Hongrie». Réalisateur, scénariste et producteur, né en 1955 en Hongrie, qui a commencé à filmer à la fin des années 1970, Béla Tarr est reconnu par ses pairs comme un auteur original et exigeant, donnant, à travers son cinéma, une expérience singulière de la durée et une vision du monde inédite. Primé au Festival de Berlin en 2011, où il reçoit l'Ours d'argent pour son dernier film «Le Cheval de Turin», son œuvre radicale se voit au-delà de toute frontière, grâce à l'intensité et l'universalité de sa splendeur visuelle. Mêlant au cinéma la littérature, le théâtre, la peinture et la musique, sa vision saisissante d'une réalité sociale trouve écho dans certaines œuvres d'aujourd'hui. Considérée comme visionnaire par certains - parmi lesquels Susan Sontag, Jim Jarmusch et Gus Van Sant ou Martin Scorsese - l'œuvre du maître du cinéma hongrois Béla Tarr apparaît comme le dernier souffle triomphant d'une certaine école européenne, de Carl Dreyer à Andreï Tarkovski, sans oublier Miklós Jancsó. Béla Tarr est à l'initiative de l'ouverture, en septembre 2012, de la Film Factory de Sarajevo, un cursus doctoral mis en place en coopération avec des professionnels, comédiens et réalisateurs prestigieux en provenance du monde entier. Du 2 au 10 décembre prochain, il sera le président du Jury de la 16e édition du Festival international du film de Marrakech !