Le Fonds monétaire international (FMI) revoit la croissance mondiale à la baisse suite, entre autres, à l'impact du Brexit sur l'économie européenne et à la crise que connaissent les pays émergents. Le FMI invite l'Union européenne et le Royaume-Uni à nouer des accords qui éviteraient une forte augmentation des barrières économiques. Les résultats du référendum britannique, qui ont pris de court les marchés financiers mondiaux, représentent la matérialisation d'un considérable risque baissier pour l'économie mondiale. Les perspectives pour 2016–2017 se sont ainsi dégradées malgré les résultats meilleurs que prévu du début de 2016. Cette détérioration est inhérente aux conséquences macroéconomiques attendues d'une profonde incertitude, y compris sur le plan politique, indique le Fonds monétaire international dans ses dernières perspectives en date de l'économie mondiale. Si cette incertitude perdure, elle pourrait porter atteinte à la confiance et à l'investissement, y compris par ses retombées sur la situation financière et, de manière plus générale, sur le climat des marchés. Croissance limitée Dans la plupart des pays avancés, la croissance de la productivité est restée timide et l'inflation s'est située en-deçà des objectifs en raison des capacités inutilisées et des précédents replis des cours des matières premières. S'agissant des indicateurs d'activité réelle, au premier trimestre 2016, la croissance de la production a légèrement dépassé les attentes dans les pays émergents et en développement, et a été globalement conforme aux projections dans les pays avancés. Les indicateurs d'activité réelle ont été relativement plus forts que prévu en Chine grâce à la politique de relance, ainsi qu'au Brésil et en Russie, vu les signes provisoires de modération de la forte contraction de l'économie brésilienne et de stabilisation de l'économie russe suite au rebond des cours du pétrole. Bien que l'activité industrielle et les échanges à l'échelle mondiale aient manifesté une certaine morosité sur fond de rééquilibrage de l'économie chinoise et de faiblesse générale des investissements dans les pays exportateurs de produits de base, ces derniers mois ont vu un certain frémissement du fait de la montée des investissements d'infrastructure en Chine et du redressement des cours du pétrole. Les prévisions de croissance mondiale s'appuient actuellement sur une sortie de crise favorable entre l'Union européenne et le Royaume-Uni; des accords qui éviteraient une forte augmentation des barrières économiques, indique le FMI dans le même document. Prévisions revues à la baisse Par ailleurs, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'impact du Brexit s'est fait ressentir sur l'économie mondiale. En effet, les prévisions de croissance mondiale ont été revues à la baisse de 0,1 point de pourcentage pour 2016 et 2017 par rapport aux PEM d'avril 2016, pour se situer à 3,1% et 3,4%, respectivement. Les perspectives sont plus défavorables pour les pays avancés (baisse de 0,1 point en 2016 et de 0,2 point en 2017), tandis qu'elles demeurent globalement inchangées pour les pays émergents et en développement. Parmi les pays avancés, la plus forte révision à la baisse concerne le Royaume-Uni. Si la croissance au début de 2016 semble avoir légèrement dépassé les prévisions d'avril, l'incertitude grandissante issue du référendum devrait affaiblir sensiblement la demande intérieure par rapport aux prévisions précédentes, d'où une révision à la baisse de la croissance d'environ 0,2 point pour 2016 et de près d'un point en 2017. De même, aux Etats-Unis, la croissance au premier trimestre n'avait pas été à la hauteur des attentes, et les prévisions de croissance pour 2016 ont été revues à la baisse de 0,2 point de pourcentage. Les indicateurs à haute fréquence laissent entrevoir un rebond au deuxième trimestre et pour le reste de l'année, compte tenu de l'apaisement des vents contraires soulevés par la vigueur du dollar et du repli des investissements dans le secteur énergétique. L'impact du Brexit devrait être négligeable aux Etats-Unis, car la baisse des taux longs et une normalisation plus graduelle de la politique monétaire devraient globalement compenser l'effet du creusement des écarts des obligations d'entreprise, de l'affermissement du dollar et d'une certaine perte de confiance. S'établissant à 2,2% dans la zone euro au premier trimestre, le taux de croissance a été supérieur aux prévisions, en raison de la solidité de la demande intérieure à laquelle s'est ajouté un certain rebond de l'investissement. Bien que les indicateurs à haute fréquence signalent une certaine modération, les perspectives de croissance auraient été revues légèrement à la hausse pour 2016 et 2017, par rapport à avril, si l'issue du référendum britannique avait été différente. Compte tenu des retombées que pourrait avoir l'incertitude sur la confiance des ménages et des entreprises (et des éventuelles tensions bancaires), les prévisions de croissance pour 2017 ont été revues à la baisse de 0,2 point de pourcentage. Les perspectives dans les autres grands pays émergents ont légèrement évolué. La confiance des ménages et des entreprises semble avoir passé le creux de la vague au Brésil et la contraction du PIB du premier trimestre a été moins forte que prévu. En conséquence, la récession devrait désormais être légèrement moins grave en 2016, et la croissance devrait repasser en terrain positif en 2017. Des incertitudes subsistent toutefois sur le plan politique et sur celui de l'action des pouvoirs publics, qui assombrissent les perspectives. La montée des cours du pétrole apporte un certain répit à l'économie russe, dont le PIB devrait connaître un recul moins marqué cette année.