On le savait le fleuron des établissements publics, aujourd'hui, confirme une nouvelle fois son statut de champion national toutes catégories confondues. C'est le groupe OCP qui est sacré champion 2010 du classement des «500», édité chaque année par le magazine Economie et Entreprises, conjointement avec le cabinet Kompass. Présente sur le podium des 500 plus grandes entreprises du Maroc depuis le lancement de ce classement il y a 10 ans, l'OCP a pu en effet tirer profit de l'envolée qu'ont connue les cours du phosphate et des engrais sur les marchés internationaux, et doubler Maroc Telecom, lauréat de l'exercice 2009. L'Office a ainsi réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 43,5 milliards de DH, suivi du raffineur de pétrole Samir qui maintient sa deuxième position, à 37,07 milliards de DH. C'est donc Maroc Telecom qui se retrouve grand perdant de l'exercice 2010, en passant de la première à la troisième position. Notons qu'en 2009, l'OCP avait été détrôné par l'opérateur historique de télécoms. Au-delà de la consécration du top 3 des plus grandes entreprises du royaume, il faut dire que le classement des «500», version 2011, tombe à point nommé pour faire office de baromètre permettant de jauger la reprise économique du royaume, après un exercice 2009 marqué par les aléas conjoncturels dus à la crise internationale. Dans ce sens, le constat dégagé par l'ouvrage est on ne peut plus rassurant. «Le chiffre d'affaires global des 500 a progressé de 21,4% entre 2009 et 2010», notent les éditeurs du classement. Mieux encore, «peu nombreuses sont les entreprises qui affichent des évolutions à la baisse. Celles-ci, quand bien même elles existent, restent limitées», ajoute-t-on dans l'ouvrage. Dans ce sens, les 500 plus grandes entreprises du royaume ont pu réaliser un chiffre d'affaires de 528,46 milliards de DH, dont le 1/5 est réalisé par les trois premières du classement. À ce niveau, il y a lieu de souligner la mainmise des compagnies des hydrocarbures sur le top 10 des «500». Le classement inclut en effet pas moins de 4 enseignes qui génèrent à elles seules 68 milliards de DH, soit 12% du chiffre d'affaires global des 500 plus grandes entreprises du royaume. Il s'agit notamment de Samir (2e), Afriquia SMDC (6e), Shell du Maroc (8e) et Total Maroc (10e). Cela étant, le constat de taille que fait ressortir l'analyse de la croissance de ces entreprises est que l'économie marocaine est revenue à des niveaux d'évolution plus logiques, contrairement aux années d'avant crise, où beaucoup d'entres elles multipliaient leurs chiffres d'affaires par cinq, voire six. En d'autres termes, les effets de la conjoncture de 2009 ont corrigé l'évolution de l'économie nationale, qui se voit ramenée à une croissance plutôt normale en 2010. Cela n'a cependant pas empêché certaines entreprises de se distinguer particulièrement lors de cet exercice, à l'image de Label'Vie, qui se voit couronner de la palme d'or de la meilleure croissance des 500. L'entreprise, profitant de son rapprochement avec Carrefour et l'arrivée à maturité de plusieurs de ses points de vente, affiche une évolution de plus de 160% de ses revenus en 2010. Le développement des indicateurs de Label'Vie en fait même une véritable success-story, quand on sait que sur les dix ans des 500, elle affiche une croissance moyenne annuelle de 381%. C'est dire que l'opérateur de la distribution ravit la vedette aux mastodontes que sont l'OCP, Maroc Telecom et Samir, de par le maintien d'un rythme de développement permanent depuis 2001. Maroc Telecom, leader de la rentabilité Cela ne permet cependant pas à Label'Vie de titiller ces entreprises en termes de rentabilité. Maroc Telecom par exemple, même avec une évolution cantonnée de son chiffre d'affaires en 2010, garde sa couronne de l'entreprise marocaine la plus rentable. L'opérateur historique réalise ainsi 9,9 milliards de DH sur les 49,4 milliards de DH des 500 (ndlr : seules 340 sociétés du classement ont communiqué leurs résultats nets). Le champion des 500, version 2011, l'OCP, se contente quant à lui de la seconde place avec une rentabilité de 8,8 milliards de DH, détrônant tout de même le cimentier Lafarge. Lire aussi : Grandes, mais pas très rentables