Les festivités se poursuivent à Tanger qui accueille, depuis lundi, la 9e édition du festival du court métrage méditerranéen. Le coup d'envoi de cette manifestation, qui s'est faite sa place dans l'échiquier du monde cinématographique méditerrannéen, a été marqué par la projection d'un bijou du 7e art marocain: «Mémoire 14» d'Ahmed Bouanani. Produit en 1971, ce film est composé d'un ensemble d'images inédites du Maroc prises entre 1912 et 1953. «Mémoire 14» a permis en effet au public de découvrir le mode de vie, les coutumes et les traditions des Marocains durant la première partie du 20e siècle. Mardi matin, le public du festival avait rendez-vous avec sept courts métrages représentant sept écoles de cinéma au Maroc. À travers ces productions réalisées avec peu de moyens, les futurs cinéastes marocains ont faire preuve de beaucoup de talent. Diversité des sujets traités, utilisation d'un nouveau langage cinématographique... étaient, entre autres, les caractéristiques de ces films d'étudiants. Les juifs marocains du sud (Le rabbin d'Aguim de Mohamed Adeeb), la nuit de noces (La nuit de noces de Marcelin Bossou), le mariage des mineures (Rahma de Mounia Roukhe)... ont été traités de manière innovante. Une belle séance de cinéma à laquelle, malheureusement, les réalisateurs confirmés n'ont pas assisté et ont donc raté là une occasion en or de découvrir cette nouvelle génération de cinéastes. Des films d'ici et d'ailleurs Mardi après midi, c'était au tour des films en compétition d'être dévoilés au jury et au grand public. Issus d'horizons différents, ces films n'ont pas manqué de susciter l'intérêt des spectateurs, grâce justement à l'importance de leur dimension sociale. «Garagouz», de l'Algérien Abdenour Zahzah et «Vendeur de fleurs» du Palestinien Ihab Jadallah ont été, par exemple, ovationnés par l'assistance. Alors que le premier plonge dans l'univers d'un père et d'un fils qui sillonnent le pays pour donner des spectacles de marionnettes, le deuxième suit le parcours d'un traître palestinien. Pourtant, personne de son entourage ne soupçonne qu'il collabore avec les Israéliens... «Les vagues du temps», de Ali Benjelloun (fils de Hassan Benjelloun), sélectionné en compétition officielle, a été également projeté mardi. Quatre autres films représentent le Maroc lors de cette édition. Il s'agit de «Karkobi» de Jaïs Zinoune, «Androïd» de Hicham Lasri, «Mokhtar», de Halima Ouardiri et «Sur la route du paradis», d'Uda Benyamina. Par ailleurs, un panorama du court métrage marocain (les films qui n'ont pas été sélectionnés dans la compétition officielle), a été programmé mardi soir. Mercredi et jeudi, le public composé essentiellement d'artistes, producteurs, critiques et journalistes, avait rendez-vous avec les autres films en compétition. En effet, cette édition connaît la participation de plus de 50 films représentant 20 pays. Un chiffre qui en dit long sur l'état de santé de ce genre cinématographique à part entière dans la région méditerranéenne. C'est d'ailleurs l'impression dégagée par les membres du jury de cette 9e édition, présidée par le critique de cinéma Mohamed Bakrim. Ce jury décernera demain samedi le Grand Prix du festival, le Prix du jury, de la réalisation et du meilleur scénario. Un prix dénommé «Prix de jeunes» sera également décerné aux étudiants participants au festival, dans le cadre de la séance dédiée spécialement aux écoles. Cette initiative démontre que cette manifestation est avant tout ouverte sur la génération de demain. Le succès continue pour «Courte vie» Lauréat du Grand Prix de la 8e édition du festival du court métrage méditerranéen de Tanger, le film «Courte vie» du jeune réalisateur Adil Adili vient de remporter un autre Prix, mais à l'étranger cette fois. Il s'agit du Grand Prix du festival de Malmö, organisé récemment en Suède. Une nouvelle consécration pour une production nationale qui a surpris le public par son originalité. Basée sur une histoire plutôt simple, celle d'un enfant Zhar, frappé par une malédiction depuis sa naissance, la première réalisation de Fadili se distingue par une approche cinématographique innovante, qui confirme que le cinéaste maîtrise bel et bien les outils du 7e art. La consécration de ce court métrage dans plusieurs festivals a d'ailleurs encouragé Adil Fadili de penser à mettre en scène un long métrage. Pour le moment, le projet est toujours en gestation. Adil Fadili préfère se donner le temps nécessaire pour mettre en place son projet.