lhassane benhalima : Responsable de la Direction de la supervision bancaire au sein de Bank Al-Maghrib Les Inspirations ECO : Le ministre de l'Economie et des finances Mohamed Boussaïd a indiqué lors d'une récente sortie que les licences seront octroyées aux banques vers fin 2016, confirmez-vous cette date ? Lahssane Benhalima : En effet, il y a tout un chantier qu'on a ouvert concernant le lancement imminent des banques participatives, dont le domaine réglementaire qu'on est en train de finaliser et les dossiers d'agréments qui sont en pleine instruction. En ce sens, je tiens à signaler qu'on a reçu de nouveaux dossiers d'agréments, mais nous souhaitons présenter tous les dossiers le même jour au comité des établissements de crédits. Ainsi donc, au niveau de l'instruction, nous avons constaté que des dossiers étaient incomplets, ce qui nous a poussés à demander aux demandeurs d'agréments de nous apporter des compléments d'informations. Nous avons également constaté que certains dossiers étaient basés sur des hypothèses qu'on a «challengées». Tout cela nous a pris un certains temps, de manière à ce que l'on présente le dossier vers la fin de l'année pour des agréments qui seront octroyés avant fin décembre 2016 pour permettre aux banques qui seront agréées d'entamer leurs travaux et leurs activités à partir de janvier 2017. Officiellement, combien de demandes d'agréments ont été déposées auprès de BAM jusqu'ici ? À l'heure actuelle, on a reçu exactement sept demandes d'agréments pour l'ouverture de banques à plein exercices, trois demandes pour les windows en ajoutant une demande émanant d'une société spécialisée en financement, en plus d'une dernière banque qui a déposé sa demande d'agréments le 29 juin dernier, il s'agit de la «Banque Rayan El Qatari». Les joint-ventures que les banques marocaines ont opérées avec les banques étrangères sont-elles pour protéger les banques nationales d'une certaine concurrence qui pourrait s'avérer très ardue ? Je pense que les partenariats que certaines banques de la place ont scellés avec des banques étrangères relèvent des choix personnels des banques du royaume. Les banques du pays ont une certaine liberté managériale et sont donc libres de s'associer avec le partenaire qu'elles désirent et qu'elles jugent essentiel pour la faisabilité du projet de la finance participative, ou de s'aventurer toutes seules. L'important pour nous, c'est que les demandes d'agréments qu'on reçoit soient claires et spécifiques et qu'on prenne acte de tous les détails. D'ailleurs dans les différentes demandes d'agréments qu'on a reçues, il y a des banques qui ont noué des partenariats et d'autres pas. Concernant la société de financement qui a déposé sa demande d'agréments, de quel type d'organisme s'agit-il ? Cette société de financement, connu sous le nom de RCI, est une filiale de Renault spécialisée dans le financement automobile. Y-a-t-il des organismes qui se sont désistés après avoir déposé leurs demandes d'agréments ? En effet, il y a une banque qui a retiré sa demande d'agrément et il s'agit d'Abu Dhabi Islamic Bank (ADIB). Toutefois, je tiens à signaler que la banque ne se retire pas définitivement du marché, mais qu'elle préfère observer l'évolution du marché marocain et attendre le lancement officiel de l'activité des banques participatives avant de prendre sa décision finale. Je tiens à signaler aussi qu'il s'agit d'une banque d'investissement dans de gros projets. Notons qu'il n'y pas à s'inquiéter du fait qu'une banque de ce genre puisse retirer sa demande d'agréments, car une fois que le marché sera officiellement lancé et que l'activité sera entamée, on aura sûrement un autre afflux de la part des banques étrangères. Avez-vous une date limite pour le dépôt des demandes d'agréments ? Dans un premier temps, on va instruire les demandes dont nous disposons et quand l'ensemble des acteurs sauront que nous avons octroyé le premier lot d'agréments, on procédera sûrement à un moratoire pour décider d'une autre période d'octroi d'agréments, mais pour le moment nous n'avons pas mis en place de délai précis ou fixé, le marché reste donc ouvert à tout intéressé.