Le sujet est aussi récurrent que le ramadan lui-même, mais également un grand «classique» dont on se passerait bien. Chaque année, durant le mois du jeûne, les automobilistes marocains font tout et n'importe quoi, cédant à l'appel résonant de leur estomac (vide). Il n'y a qu'à voir nos carrefours fortement engorgés en milieu d'après-midi et transformés pour la circonstance en champs de bataille. Au meilleur des cas, on y découvre un auditorium pour concert de klaxons. Au pire, un ring à ciel ouvert où les conducteurs s'arrêtent, descendent de leurs véhicules et bloquent toute la circulation. Les noms d'oiseaux fusent alors dans tous les sens et certaines situations dégénèrent, tournant parfois à l'empoignade. Il est surtout impressionnant de voir comment les règles de conduite sont bafouées et combien le Code de la route est violé (un viol de masse). Aucun respect de la priorité, de la signalisation, du sens giratoire ou des lignes blanches. C'est la pagaille ! Du coup, les oreilles souffrent le martyre, les carrosseries se frôlent et les esprits s'échauffent. Certains manquent de nicotine, d'autres de caféine, mais beaucoup d'autres, de rien. L'attitude des Marocains au volant, durant le Ramadan, mériterait toute sa place dans les modules d'études universitaires de psychologie ou de sociologie. La principale et grande question à élucider serait clairement : pourquoi tant de haine et de brutalité durant ce mois sacré ? Au demeurant, il est curieux de constater que ce rush inhabituel, mais quotidien durant le Ramadan se déroule à plusieurs heures du ftour, alors qu'il serait plus judicieux de laisser couler le temps. Enfin, comment peut-on se dire musulman, pratiquant et acquis à la cause religieuse, tout en étant prêt à en découdre avec son prochain ? Le mois du jeûne devrait plutôt être saisi pour apaiser notre organisme, du ventre au cerveau, en passant par le cœur. Il y va du bien de tous.