La filière du poulpe revient à la surface pour la deuxième fois en une semaine. C'est aujourd'hui même, que professionnels de la pêche et cadres du ministère de tutelle devraient se retrouver pour une seconde réunion, après celle du 28 septembre dernier. Les participants devraient, selon une source concernée, «examiner plus profondément les aspects du contrôle dans le cadre de la lutte contre la pêche illicite de céphalopodes». Sur ce registre, quelques chiffres viennent de tomber, offrant un aperçu sur l'envergure de la pêche illicite et ses dégâts sur la filière. La direction des industries de pêche du ministère a présenté aux opérateurs les résultats des contrôles effectués dans les unités de congélation et les entrepôts frigorifiques. «Ce balayage a permis de détecter certaines anomales notamment la découverte de 70 tonnes de poulpes issues de la pêche illicite», apprend-on. Autre nouveauté, la tutelle devrait «engager bientôt une réflexion profonde pour dégager une nouvelle approche de gestion de la pêcherie en collaboration avec les professionnels». Le volet contrôle s'en verra en effet renforcé, puisque le Département de la Pêche aurait aussi prévu de s'attacher les services d'une société de sous-traitance pour l'assister dans cette besogne, pendant les périodes de repos biologiques. Le coût du repos ? Au-delà de cette lutte contre la pêche illégale des céphalopodes, il ne serait pas aussi à écarter que la réunion d'aujourd'hui soit le lieu de discussion autour de l'application ce ces périodes de repos biologiques. En effet, le ministère impose depuis le 10 septembre dernier, deux mois de repos biologiques, sur l'ensemble du littoral national. Cette décision répond à la nécessité de sauvegarder des stocks en forte diminution. Si les professionnels de la pêche hauturière et artisanale approuvent cette initiative, ce n'est pas le cas de ceux de la pêche côtière. «Cette décision privera une bonne partie des pêcheurs hors zone aménagée d'un revenu procuré par la vente des quelques caisses qu'ils pourraient ramener de ces activités», avance notre source au sein de la Fédération des pêches maritimes (FPM). Une position à laquelle les représentants de la pêche hauturière auraient directement répondu en précisant que l'arrêt limité à la zone Sud, se traduirait par la privation de toute une population de marins «non pas d'un supplément de revenu, mais de tout revenu pendant les deux mois du repos biologique», défend-t-on auprès de ces derniers.