Anis Birou tente de boucler le chantier de l'organisation des métiers d'artisanat avant la fin du mandat du gouvernement actuel. Le texte organisant la profession a été en effet remis par le gouvernement à la commission des secteurs productifs, pour examen à la session d'octobre prochain. Plusieurs pistes seront explorées dans le cadre de la nouvelle législation pour l'amélioration des conditions sociales des artisans, à travers la mise en place du registre de l'artisan et la redéfinition de son statut. Outre le souci de la revalorisation de la situation sociale des artisans, le nouveau projet tente de mettre en place le cadre adéquat, que ce soit pour la généralisation de l'AMO ou pour leur accès au logement à des conditions préférentielles. Les nouveaux objectifs du département de tutelle passent nécessairement par cette réforme, qui se heurte au problème classique de sa «réalisabilité», ainsi que des moyens qui seront mis en œuvre au profit des artisans individuels pour les aider à accéder au financement bancaire, pour sortir du circuit étroit du micro-crédit. Les nouvelles modalités de regroupement prévues par la mouture actuelle montrent que la nouvelle loi s'intéresse surtout à la mise en place de nouveaux produits adaptés aux artisans ayant les revenus les plus modestes, notamment les mono-artisans, qui décident de profiter des avantages de la nouvelle législation. Les 23 articles composant les nouvelles modalités de l'exercice de la profession instaurent des règles rigides pour les groupements d'artisans, qui doivent impérativement établir un programme annuel d'activité. D'un autre point de vue, l'aboutissement de la stratégie de revalorisation des espaces de vente existants, via la réhabilitation des «foundouks» et en déplaçant les activités polluantes hors des médinas est étroitement lié à la mise en place de la nouvelle loi. En attendant le vote final du nouveau texte, le chantier de la réforme des chambres d'artisanat devrait se poursuivre en parallèle, afin d'assurer des débouchés de vente pour les produits. Il est question aussi de lister d'autres secteurs à fort potentiel et de ne plus se concentrer sur les filières porteuses, comme la décoration et la bijouterie et d'encourager les produits destinés à la clientèle nationale, notamment l'artisanat à vocation utilitaire tels les djellabas, les ustensiles en poterie pour la cuisine ou encore les services, comme la coiffure de quartier ou la mécanique.