La mue des chambres d'artisanat aura-telle enfin lieu? Depuis plus de deux années que le texte établissant le nouveau statut juridique de ces organes est en gestation, celui-ci va peut être enfin voir le jour. Le 2 mars prochain, la commission des secteurs productifs se penchera sur ce texte, qui a été validé par la deuxième Chambre et devra donc être voté durant la session d'avril. Les Chambres devront s'impliquer davantage dans le processus de revalorisation sociale des artisans. L'amélioration et la diversification des ressources des Chambres sont aussi parmi les objectifs du nouveau projet de loi. Le rapport de la commission de la deuxième Chambre fait état d'autres priorités qui ont été derrière l'activation de ce vote rapide du projet de loi 18.09. «Il s'agit du renforcement de la stabilité du bureau des Chambres», peut-on relever dans l'argumentaire du département de tutelle présenté devant les commissions parlementaires. Mettre les points sur les i Le nouveau cadre juridique fait des Chambres la nouvelle plaque tournante en matière de lutte conte l'informel. La réussite du registre des artisans et leur bancarisation seront l'objectif à court terme qui décidera du sort de plusieurs projets destinés à l'accès des artisans au logement et à la couverture sociale. Les grandes difficultés rencontrées durant l'année 2010 pour la mise en place d'un cadre transparent pour l'immatriculation ont retardé l'adoption de la nouvelle loi qui sera rediscutée la semaine prochaine. Le rapport de la commission parlementaire a aussi voulu mettre les points sur les «i» en matière de budget des Chambres «qui n'est pas concerné par le budget d'investissement alloué dans le cadre de la Vision 2015, et les Chambres devront chercher à améliorer leurs recettes à travers les services rendus en plus des recettes provenant de la taxe professionnelle». La Fédération des Chambres prévue par le nouveau projet de loi a été retenue lors des amendements, tout comme la nouvelle organisation de la tutelle exercée par le département de tutelle. Sur ce volet, la nouvelle loi met sur le dos des Chambres la mission de prospection et d'encadrement des artisans, notamment individuels. Par ailleurs, les nouvelles missions consistent à assurer des débouchés de vente pour les produits et de permettre d'adapter le produit marocain aux goûts et tendances de la clientèle. Il est question aussi de lister d'autres secteurs à fort potentiel et ne plus se concentrer sur les filières porteuses, comme la décoration et la bijouterie. En ligne de mire se trouvent les produits destinés à la clientèle nationale, notamment l'artisanat à vocation utilitaire tels les djellabas, les ustensiles en poterie pour la cuisine ou encore les services comme la coiffure de quartier ou la mécanique. La reprise de la discussion au sein du Parlement devra entériner tous les amendements apportés à la gestion des Chambres qui doivent tenir au moins trois sessions par an en contrepartie de la hausse de la durée du mandat du bureau à six ans au lieu des trois initiales. Y.B