La wilaya de Casablanca a publié, la semaine dernière, un communiqué interdisant jusqu'à nouvel ordre, toute activité des Ultras. Ce communiqué m'a paru incongru pour la simple raison que le mouvement des Ultras n'est pas juridiquement associatif par culture même de ces groupes. Donc, on ne peut pas interdire les Ultras car, a priori, ils n'existent même pas ! Et interdire leur activité reviendrait à interdire les tifos dans le complexe Mohammed V, la partie visible de l'iceberg. Or, ce sont ces tifos, souvent bien faits, qui représentent l'expression la moins violente et la plus créative de cette philosophie importée pour notre part, nous Marocains, des stades tunisiens plus précoces en la matière, car plus proches de l'Italie, premier pays européen où le mouvement a sévi dans les années 70. Discutant il y a quelques jours avec un jeune cadre, grand supporter du Raja, et membre des «Green Gladiateurs», mouvement qui n'existe plus, car n'ayant pu survivre dans le virage «Magana», j'ai été stupéfait par l'itération constante des scènes de violence dans cet espace de «non-droit». C'est ce phénomène que doit attaquer avec courage, et sans langue de bois, la wilaya. Et cela passe inéluctablement par l'installation d'une police du web pour repérer tous les indices annonciateurs d'échauffourées entre différents groupes, parfois supportant la même équipe et parfois non, et ces indices sont trop clairs sur la toile, et ont toujours existé avant toutes les horreurs vécues ces dernières années. Encore faut-il infiltrer ces groupes, comprendre et maîtriser le langage et les codes des Ultras, en un mot, avoir le renseignement permanent, et le Maroc est maître en la matière, quand il s'agit de lutte contre le terrorisme. Moralité, il faut prendre le taureau par les cornes, tout le reste n'est que littérature ! Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours... Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.