Une nouvelle convention nationale remplaçant celle de 2012 a été signée entre les organismes gestionnaires (CNOPS et CNSS) et l'Ordre des pharmaciens. Quatre autres conventions nationales seront dans le pipe avant fin avril, notamment avec les chirurgiens dentistes et les CHU. Plus besoin pour les malades chroniques affiliés à l'AMO de payer une avance sur les médicaments chers au niveau des pharmacies. Grâce au système du tiers payant, ils pourront bénéficier de médicaments chers jusqu'à 38.000DH la boîte en ne payant que le ticket modérateur, à savoir la différence avec la prise en charge. C'est un pas de géant depuis une première expérience, il y a deux ans, ayant permis de tester la faisabilité de la chose dans un système qui n'est pas connu pour sa simplicité. Mardi à Rabat, une convention nationale du tiers payant a ainsi été signée entre les organismes gestionnaires de l'AMO (CNOPS et CNSS) et le Conseil national de l'ordre des pharmaciens sous l'œil vigilant de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM). Sous la conduite de l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), cette convention vient remplacer celle de 2012. C'est un premier pas vers le renouvellement des conventions nationales dans le secteur de la santé dont la plupart date de 2006. Ce retard, selon El Houssaine Louardi, qui a présidé la signature, est imputable aux difficultés inhérentes aux négociations entre prestataires et les différents corps de médecine. Le ministre de la Santé a émis l'espoir qu'avant fin avril quatre nouvelles conventions soient scellées, notamment avec les chirurgiens dentistes et les CHU. Et du soutien, il n'en manque pas car il y a eu durant cette cérémonie nombre de personnes qui ont exprimé leur souhait de le voir rempiler. Ainsi, dès le démarrage de ce nouveau mode de facturation, la liste des pharmacies conventionnées, parmi les 12.000 officines que compte le pays, sera disponible sur le site de l'ANAM à condition que chacune puisse présenter son INPE (Identifiant national des professionnels de santé et des établissements de soins). Quid alors du délai de paiement de la part de la CNOPS et de la CNSS ? Le dg de cette dernière, Saïd Ahmidouch, a promis que les règlements se feront en l'espace de quelques jours. De quoi rassurer plus d'un pharmacien dans un contexte où plusieurs officines mettaient la clé sous le paillasson pour manque de rentabilité. Avec un délai de règlement des dossiers réduit, le risque est loin d'une trésorerie à sec, mais le maillon manquant est un logiciel qui peut directement mettre en liaison les officines et les organismes gestionnaires. C'est Hamza Guedira, président de l'Ordre des pharmaciens qui a attiré l'attention sur cet aspect dont dépendra à l'avenir la célérité du traitement des dossiers de remboursement et partant des délais de règlement. Dans le même sillage, Abdelaziz Adnane, dg de la CNOPS, a souligné que «le plus grand ennemi de ce genre de conventions de tiers payant sont les procédures archaïques de traitement des dossiers, étant donné que la dématérialisation n'est pas encore au rendez-vous». Par ailleurs, les malades de cancers, de scléroses en plaque, d'hépatites virales, d'insuffisance rénale, de thalassémie, de polyarthrite rhumatoïde... n'ont plus à se déplacer à Casablanca où Rabat pour se procurer des médicaments chers. Dans un souci de proximité, la disponibilité de ces traitements lourds chez les pharmaciens entre dans les mœurs. De 27 médicaments au début de l'expérience, l'on en compte aujourd'hui 86.