Agriculture, industrie et services, les opportunités d'investissement à Settat ne manquent pas. Zoom sur un territoire prometteur. Settat, la capitale de la Chaouia, cherche de nouveaux investisseurs pour rejoindre les Tavex, Leoni, Roca et autres Scania. L'ambition est aujourd'hui de relancer les investissements industriels, agricoles et touristiques. Au regard de la compétition au sein de la Région, ce pari est loin d'être gagné. Potentiel Settat et Berrechid totalisent, à eux deux, 57% de la superficie de la Région et 16,3% de la population de Casablanca-Settat (1,2 million d'habitants). Settat est un leader du secteur primaire dans la Région. Elle produit, à elle seule, 21.000 tonnes de viandes rouges et 71 millions de litres de lait. Dans le secteur secondaire, les deux provinces de Settat et Berrechid ne réalisent que 8% de la production industrielle de la région Casablanca-Settat. En termes de chiffre d'affaires (CA), les deux provinces pèsent 7% du CA industriel régional. En nombre d'emplois, les deux provinces représentent 9%. Entre 2010 et 2015, l'industrie a accaparé 50% des investissements de la région (voir graphique). Le tourisme et les services arrivent en troisième et quatrième positions, mais demeurent le parent pauvre de la Région. Dans ces deux secteurs, les besoins sont importants. Le Centre régional d'investissement (CRI) de Casablanca-Settat avait mené une étude pour définir le potentiel et le positionnement territorial de deux provinces. Il en est ressorti que les activités chimie/parachimie, agroalimentaire et automobile disposent d'atouts «forts». Idem pour l'activité logistique, commerce et service. Seul bémol pour ces deux secteurs: un «faible» positionnement territorial. En revanche, le tourisme dans la Région a des atouts «moyens». Dans l'ensemble, Settat et Berrechid restent des territoires à investir pour les opérateurs économiques. Le CRI a d'ailleurs identifié des opportunités dans divers secteurs, des propositions basées sur le potentiel de cette région. Opportunités Settat est une ville universitaire par excellence. L'Université Hassan 1er accueille 26.000 étudiants au sein de ses huit établissements. À cela, s'ajoutent des pôles de formation professionnelle. Dernier centre en date, le pôle d'excellence dans les métiers du BTP avec un effectif à terme de 1.400 techniciens. D'un côté, ce potentiel offre un bassin de main-d'œuvre qualifiée et, de l'autre, ces étudiants sont en attente d'une offre de services adaptée à leurs attentes. «Notre proposition consiste en l'investissement dans les résidences universitaires. C'est un créneau porteur pour l'augmentation de la capacité d'hébergement estudiantine», suggère Abdellah Chater, directeur du CRI. Pour le secteur agricole, le CRI a identifié une première opportunité. «Il y a une nécessité d'accompagner la richesse agricole par la réalisation d'un agropole, ainsi que la mise en place d'un abattoir moderne pour les viandes rouges», détaille Chater. Settat offre également au secteur logistique des possibilités de développement. Les deux provinces ont une excellente position géographique et une inter-connectivité avec les autres régions du royaume (dessertes autoroutières et ferroviaires). La dernière opportunité à saisir pour les investisseurs est relative au secteur du commerce. La situation à Settat est marquée par l'absence de plateformes de distribution structurées (grandes surfaces...). À l'exception de deux enseignes de distribution, l'une à Settat et l'autre à Berrechid, les deux provinces représentent des marchés à saisir. Le CRI propose de doter ce territoire de grandes surfaces de distribution. Une proposition basée sur le ratio qu'un centre commercial est viable dans des villes de 500.000 habitants et plus. Chouaïb Halifi, romancier et enfant de Settat, a été invité en clôture de cette conférence à réagir aux différents exposés : «Settat et Chaouia en général ne sont pas que le grenier du Maroc. Ce territoire a une histoire et des spécificités. Le succès de tout projet d'investissement dans la région doit prendre en compte cette donnée», souligne l'auteur du roman «Le temps de Chaouia». Settapark, un PPP pour attirer l'industrie La zone industrielle (ZI) Settapark a été développée en partenariat entre la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM), la ville de Settat, la Chambre de commerce et d'industrie et quatre banques (AWB, BMCE, BMCI, CDM et Société générale). L'investissement global est de 105MDH. Cette ZI offre aux investisseurs de nombreuses conditions compétitives, un coût de location bas et un guichet unique sur le site. «Autant d'atouts qui pourraient faire de Settat-Berrechid, un arrière-pays de Casablanca dynamique et créateur d'emplois», explique Mounir Benyahya, directeur des parcs industriels de la CFCIM. Les travaux ont démarré en décembre 2013. Les parcelles de terrains ont été livrées aux industriels à partir de juillet 2015. Plus de 67% des lots ont déjà été commercialisés. L'objectif, à terme, est l'implantation de 85 entreprises industrielles et la création de 4.000 emplois directs.