Salah El Malouki : Président du Conseil communal d'Agadir Les ECO : Plus de 120 jours sont passés après votre élection à la tête du conseil communal. Quel bilan faites-vous de cette période ? Salah El Malouki : J'estime que le bilan provisoire des 120 jours est positif, dans la mesure où nous avons ouvert nos portes à tous les intervenants dans le cadre d'une politique de proximité pour améliorer le processus de communication. Nous avons également débloqué plusieurs dossiers. Le premier chantier que nous avons lancé est celui de la propreté des travaux d'entretien et d'aménagement des espaces verts au niveau des principaux axes de la ville, puisqu'on y a constaté des espaces mal entretenus. De plus, nous avons aussi procédé à la révision interne de l'organisation fonctionnelle de la commune, et avons distribué 10.000 copies de notre bilan. Au cours des sessions, on a également remarqué que majorité et opposition votent pour l'intérêt commun, ce qui est un avantage pour la ville. Quelle place accordez-vous au secteur du tourisme dans votre programme ? Nous estimons que le tourisme est un secteur «névralgique» pour notre destination. Malheureusement, beaucoup de problèmes se sont accumulés, notamment la situation délabrée de certains hôtels, l'animation et bien d'autres. De ce fait, le tourisme figure parmi nos priorités pour ce mandat. J'ai eu une réunion avec le nouveau président du CRT concernant le produit, l'aménagement de la ville et l'apport de quelques corrections à la promenade, en plus de l'animation culturelle. Il faut également revenir aux anciens sites de la ville comme Agadir Oufella, les anciens circuits, et travailler sur la qualité de vie et l'aérien. De toute façon, nous aurons d'autres rencontres avec les opérateurs pour apporter des solutions concrètes à l'ensemble des problématiques. Actuellement, l'ensemble des intervenants ont de la volonté pour aller de l'avant. Toutefois, la ville d'Agadir ne pourra pas entamer son décollage tant qu'elle ne bénéficiera pas de fonds et investissements de l'Etat surtout sur le plan de l'aérien, de la mise à niveau et bien d'autres. Tout le monde s'accorde à dire que la ville ne peut pas se contenter du budget de la commune. Avez-vous déjà sollicité des fonds publics pour sa mise à niveau ? Effectivement, avec le président du conseil régional de Souss-Massa, nous prévoyons un déplacement à Rabat pour demander du soutien, notamment de l'Intérieur et de l'Equipement. Sur ce point, il faut savoir que, pour la seule mise en œuvre du plan des déplacements urbains du Grand Agadir, les mesures nécessiteront plus de 3 MMDH pour la période 2016-2022. La moitié du montant d'investissement sera consacrée au transport collectif, notamment la création de deux lignes de bus à haut niveau de service (BHNS). Il faut savoir que l'enceinte portuaire figure également parmi nos priorités économiques. Une nouvelle étude vient d'être lancée par le ministère de tutelle, et nous attendons le quai des croisières pour améliorer les conditions de transit. Nous pensons également aux nouvelles technologies, en plus de l'artisanat qui a besoin d'appui. Vous aviez évalué les besoins de la ville à 160 MDH. Sur quelle base ce montant a-t-il été fixé ? C'est une estimation interne du conseil communal. Nous avons effectué des calculs sur la base de projets qui nécessitent du financement, mais aussi les autres besoins relatifs au développement de la ville. Sur un autre registre, il faut savoir que l'excédent de l'année 2015 a été essentiellement mobilisé pour les voiries. On en a également programmé une partie pour la réparation des fontaines et d'autres projets. Des critiques estiment que la majorité des chantiers entrepris actuellement ont été lancés par l'équipe sortante dans le cadre du Plan communal de développement (PCD, sur la période 2011-2016). Qu'en dites-vous ? Le PJD a été une partie prenante de l'ancienne équipe dirigeante de la commune. Nous avions participé avec énergie à cette expérience en élaborant le PCD. Dans ce sens, nous avons déclaré que nous serons fidèles en termes de choix politiques à cette feuille de route qui prendra fin en 2016. Cette année, nous sommes en train de préparer le programme de la commune. Dans ce sens, deux commissions ont été constituées : l'une s'est engagée à procéder à l'évaluation des réalisations du PCD et des contraintes, tandis que l'autre a déjà entrepris le planning et la méthodologie de travail pour la réalisation dudit programme. Quand le jardin botanique et le bus à haut niveau de service (BHNS) seront-ils réalisés à Agadir ? Quid d'Agadir Oufella ? Pour le jardin botanique, les travaux ont été lancés récemment, l'ordre de service ayant déjà été octroyé, et le chantier clôturé. Actuellement, on travaille sur les cultures et la plantation de cet espace. Nous avons également programmé un montant d'investissement pour l'ancien quartier de Talborjt où nous comptons aménager des parkings. Nous pensons également à la récupération du cinéma Salam. Nous avons mené des discussions avec le conseil régional et sommes prêts à valoriser ce patrimoine de la ville. Pour le BHNS, il y avait une réunion technique au niveau de Rabat. Les études d'Agadir ont été appréciées. Bientôt, la question du financement de ce projet sera discutée. Nous avons également renouvelé la convention avec Nantes métropolitaine. Actuellement, on parle de la réalisation d'une seule ligne, et les études pour la seconde ligne sont également programmées. Quant à Agadir Oufella, qui a été abandonné pendant plus de 56 ans, il faut noter qu'il y a une volonté de régler cette problématique en concertation avec l'ensemble des intervenants, vu la complexité de ce dossier.