De cette conférence de Gad Elmaleh, tenue mardi après midi à Casablanca, on a envie de garder une seule image : celle d'un Marocain fier de ses racines. «Je n'ai pas de nostalgie pour le Maroc, parce qu'il n'y a jamais eu de rupture», a-t-il tenu à préciser. À la veille du premier de ses trois spectacles casablancais, l'humoriste a tenu à partager ses rêves, ses angoisses, ses points de vue sur divers sujets avec la presse nationale. «La présentation du spectacle «Papa est en haut» à Casablanca est une première et une dernière. C'est vrai que je l'ai présenté dans plusieurs villes mondiales, mais la version casablancaise est tout autre. C'est une manière de revendiquer ce que je suis». Détrompez-vous ! Ce n'est pas un autre spectacle que Gad vous propose puisqu'il n'y a pas eu de réécriture de texte, mais juste quelques rajouts pour l'adapter au quotidien marocain. «Je sais que le public marocain a déjà vu ce spectacle et qu'il va me sortir des répliques, mais je vais le dribbler comme d'habitude. Mais, si Derb Ghallef n'existait pas, beaucoup de gens ne me reconnaîtraient pas du tout», assure Gad. Le spectacle Gad, le Bidaoui présenté hier, aujourd'hui et demain au Complexe Al Amal à Casablanca, marque donc le retour aux sources de l'artiste. Lors de cette conférence de presse, qui a duré plus d'une heure, Gad jurait ressentir une peur immense de monter sur scène à Casablanca. «Jouer devant les siens est toujours plus compliqué», a-t-il souligné. Du déjà entendu, dira-t-on. Il y a quatre ans, lors d'un spectacle à Casablanca, Gad avait avancé les mêmes propos. Pourtant, c'est un «prince», sûr de lui, qui déboulait d'un pas plein d'assurance sur scène ce soir-là. Le regard vainqueur, il a su museler l'angoisse, redoutable mais indispensable compagne. Et c'est indubitablement le même scénario qui se passe actuellement. Très en forme, Gad ne manquera pas de transporter les spectateurs dans son univers si unique. Mais, il ne sera pas seul sur scène. La première partie du spectacle est assurée par le jeune humoriste marocain Miz. «C'est un artiste qui a beaucoup de talent. L'inviter sur scène est une manière de lui tendre la main», affirme Gad. Toutefois il n' y pas que Miz que Gad apprécie parmi nos humoristes. «J'aime bien Hassan El Fed qui reste le plus connecté, même s'il n'a pas encore le succès qu'il mérite. J'aime Bziz parce que l'idée qu'il soit interdit m'a toujours révolté, Hanane Fadili qui fait du bon boulot et puis Abderraouf, qui a marqué mon enfance». Ma politique à moi ! Sur scène à Casablanca, Gad ne parlera pas des réformes opérées récemment au Maroc ni du printemps arabe, et moins encore de la situation politique en France. N'est-il pas sensible à ce qui se passe autour de lui ? Gad répond vite : «Je suis profondément concerné par tout ce qui se passe... Tous les sujets que j'aborde ont un fondement politique». Nous l'avons bien compris, la politique n'est pas la tasse de thé de l'artiste franco-marocain. C'est plutôt la psychologie qui l'intéresse. «Je n'ai pas envie de m'auto-citer, mais il suffit juste de revoir mes sketches pour être sûr que je fais de la politique... à ma manière». Peu importe ! Les Marocains, les Français, les Canadiens... adorent l'humour de Gad. D'ailleurs, les trois spectacles organisés à Casablanca affichent complet depuis quelques semaines déjà. Un succès qui pourrait encourager Gad à se produire dans d'autres villes marocaines. «J'aurais aimé le faire, mais je pense que c'est compliqué, vu qu'il n'y a pas de salles. Déjà à Casablanca, on squatte un terrain de tennis (ndlr : 3.600 places ont été aménagées pour l'événement)».