La compagnie d'assurance arrive à résister au marasme qu'a connu le marché des capitaux. Elle a généré davantage de chiffre d'affaires grâce à la branche vie et particulièrement à l'épargne. Les actionnaires de Wafa Assurance n'auront droit qu'à 70% du bénéfice de 2015 alors qu'ils ont touché 100% de celui de 2014, a souligné le président Ali Harraj, président-directeur général de Wafa Assurance lors de la présentation, jeudi dernier, des résultats annuels de la compagnie d'assurance qu'il préside. En effet, le Conseil d'administration envisage de proposer la distribution d'un dividende ordinaire de 114DH, majoré d'un dividende exceptionnel de 46DH, soit un dividende global de 160DH par action. Si le niveau de distribution recule, c'est en raison de plusieurs paramètres, a expliqué le président, dont le choix des actionnaires en dernier lieu, tout en passant par les besoins de provisionnement ou encore de financement des investissements. D'autant plus que la compagnie a connu une conjoncture financière difficile, courant 2015, qu'elle termine sur une baisse du résultat net, malgré le chiffre d'affaires en amélioration. Des revenus tirés par la vie En effet, au terme de 2015, Wafa Assurance génère un chiffre d'affaires de 6.407MDH, en hausse de 5,4%. Une amélioration qui découle principalement de la branche vie et «plus précisément de l'activité épargne sous l'impulsion d'Attijariwafa bank mais aussi d'Al Barid Bank», relate Taoufik Benjelloun, directeur général adjoint - pôle finances au sein de Wafa Assurance. Pour Slimane Echchihab, directeur général-adjoint pôle bancassurance wafa assurance : «L'amélioration de l'activité épargne est due essentiellement à la tendance croissante chez les Marocains à épargner pour les études de leurs enfants et la retraite, sans oublier les produits liés aux professions libérales». Ainsi, la branche vie a permis de dégager des revenus de l'ordre de 3.244MDH, en progression de 13,3%, soit 402MDH de plus qu'en 2014. À cette hausse contribue l'activité épargne à hauteur de 410MDH (en amélioration de 18,2%) tandis que la prévoyance-décès la tire vers le bas avec une légère contreperformance de 8MDH reflétant un léger repli de 1%. Du côté de la branche non-vie, le chiffre d'affaires qui en est issu recule de 2,4% à 2.985MDH dans un contexte concurrentiel tendu sur le marché des entreprises. La réassurance a augmenté les charges Pour ce qui est des charges, la compagnie a noté une amélioration de son taux de sinistralité. Celui-ci s'est replié, passant de 59% à 58,7% pour un montant de sinistres dédommagés, qui passe de 1.771MDH en 2014 à 1.712MDH en 2015. Le taux des frais de gestion passe de son côté de 12,7% à 13,5% en une année suite à un niveau de charges qui passe de 382MDH à 393MDH dans la branche non-vie. Dans la branche vie, le taux des frais de gestion calculé en pourcentage de l'encours moyen s'améliore, passant de 0,7% à 0,68%, malgré la légère hausse des frais de 93MDH à 98MDH. «Une amélioration qui découle de l'importante croissance de l'encours issue principalement de l'épargne, qui était en forte progression», souligne Benjelloun. Le taux des frais d'acquisition (autrement dit les commissions versées aux distributeurs), pour sa part, est passé de 12,8% à 12,7% dans la non vie (de 384MDH à 371MDH) et de 5,2% à 5,8% dans la vie (de 157MDH à 198MDH). Le ratio combiné non vie (rapport de la somme des frais de gestion et du coût des sinistres sur le total des primes encaissées) a progressé de 5 points à 98,5% en raison du coût de la réassurance. En effet, la compagnie a connu un sinistre important en incendie qui a été cédé au réassureur de Wafa Assurance au même titre que ce qu'a empoché la compagnie après le recours qu'elle a gagné. À cela se sont ajoutés les changements apportés aux traités de réassurance non proportionnelle. Du côté du résultat financier, malgré le marasme que connaît le marché dans ses différentes composantes (actions, taux, etc.) Wafa Assurance arrive à tirer son épingle du jeu. En effet, elle a réussi à contenir la baisse à 2% dans la vie et à 2,3% dans la non vie. Ainsi, le résultat financier de la branche vie s'élève à 702MDH au lieu de 716 un an plus tôt, permettant un rendement de 4,8%. Dans la branche non vie, le résultat financier est de l'ordre de 506MDH contre 514MDH en 2014, avec un rendement de 5,3%. Compte tenu de ces niveaux de charges et de son résultat financier, le résultat technique ressort à 232MDH dans la branche vie et à 660MDH dans la branche non vie. Si dans cette dernière, il est en amélioration de 3,3%, il se dégrade de 20,8% dans la seconde. Au final, le résultat net ressort à 800MDH, en baisse de 4,7%. Les fonds propres de la compagnie restent stables à 4.900MDH, pour un ROE de 19,5% alors que celui du marché est en deçà de 13%.