Lors du Conseil national du RNI, qui s'est tenu samedi dernier à Skhirat, le président du parti, Salaheddine Mezouar, a longuement détaillé le bilan de la participation de son parti à la coalition gouvernementale. Il a aussi présenté les perspectives qu'ouvrent les élections d'octobre prochain. C'est déjà, la précampagne électorale pour le parti de la colombe qui a tenu, ce samedi à Skhirat, son Conseil national. L'occasion pour le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) d'annoncer les ambitions du parti pour les législatives d'octobre prochain. Le discours de Salaheddine Mezouar laisse transparaître que le RNI aborde ces échéances avec de nouveaux objectifs. Pour le RNI, les prochaines élections législatives vont se traduire par l'émergence d'une majorité et à cette fin, le parti de la colombe reste ouvert à tous les partenariats politiques. Le président du RNI, qui est également revenu sur les conditions et les raisons qui ont poussé sa formation à rejoindre, en 2013, la coalition gouvernementale, a clairement laissé entendre que «coalition ne veut pas dire alliance». À juste titre, le RNI qui entend endosser sa part de responsabilité, d'abord en tant que parti d'opposition, puis membre de la majorité, n'entend point sacrifier ses ambitions électorales «C'est notre participation qui a permis de débloquer la crise qui prévaut au niveau de l'action gouvernementale même si la situation était des plus paradoxales, car c'est ceux qui nous insultaient qui nous ont finalement appelés à la rescousse», a martelé Mezouar. Du reste, a admis l'actuel chef de la diplomatie marocaine, c'est le droit du RNI de garder sa liberté d'action en dépit de sa participation au gouvernement et en ce sens, Mezouar a tenu à faire savoir que, pour son parti, «les récentes manifestations et mouvements de contestations sont légitimes», car elles s'expliquent par un ensemble de facteurs, notamment le faible impact de la stratégie de lutte contre la pauvreté, la persistance du chômage chez les jeunes ou la baisse de l'investissement. «C'est le droit des citoyens de manifester pour exprimer leur colère lorsque les actions du gouvernement ne répondent pas à leurs attentes », a reconnu le président du RNI. D'ailleurs, a estimé, le président de la formation qui se veut centriste, l'ampleur du chômage des jeunes et les difficultés auxquelles reste confronté le monde agricole, en dépit des résultats positifs enregistrés par le Plan Maroc Vert, sont à mettre dans le bilan du gouvernement. Convaincre les électeurs Les travaux du Conseil national du RNI ont été marqués par la présence des cadres du parti, notamment plusieurs membres du gouvernement, dont Mohamed Boussaid (Economie et finances), Fatima Marouane (Artisanat et économie solidaire) Anis Birou (MRE et migration) ou Moulay Hafid Elalamy (Industrie et commerce), en plus de plusieurs membres de la direction du parti . Le conseil, qui s'est tenu sous le thème : «Du processus démocratique à la régionalisation avancée : le RNI au cœur de la marche de construction», a été l'occasion pour le parti de la colombe de traiter des différentes évolutions politiques et socioéconomiques du pays au cours des derniers mois, tant au niveau national que partisan, ainsi que «des actions futures à mener, compte tenu de l'agenda politique et organisationnel». Ainsi, pour mieux préparer le scrutin législatif, le Conseil national du RNI faisait également office de lancement, non officiel, de la campagne électorale, en vue des élections législatives. Le parti de la colombe a ainsi annoncé la création de 12 nouveaux comités, dont un en charge du processus d'accréditation des candidats du parti aux prochaines élections. Le parti a aussi annoncé le lancement d'un nouveau site et d'une web TV afin de se donner plus de visibilité dans la perspective de la prochaine campagne électorale. Si certaines déclarations du chef de file du parti de la colombe et principal allié du PJD au gouvernement, ont été appréhendées comme une manière pour le parti de se désolidariser de la politique de l'Exécutif, à quelques pas des législatives du 7 octobre prochain, pour les militants du RNI, il n'en est rien. «Nous refusons l'hégémonie et la mainmise sur nos décisions d'un parti auquel nous nous sommes alliés pour sauver le gouvernement», a pourtant déclaré Mezouar, dans son discours d'ouverture, une interpellation à peine voilée au PJD. Pourtant au RNI, on s'en défend en mettant en avant qu'il ne s'agit, ni plus ni moins, que d'affirmer «la position constante» du parti par rapport à certains aspects majeurs de l'actualité nationale surtout au moment où le discours politique est en train de perdre en qualité. Sans citer de nom, Salaheddine Mezoaur a pointé du doigt certains politiciens qui sont à la base de «la chute du niveau du discours politique qui est en train de se détacher des traditions politiques du Maroc». Le président du RNI n'a pas manqué de rappeler l'intérêt de veiller à consolider les acquis du Maroc en matière d'évolution démocratique et qui lui ont permis de traverser les soubresauts des derniers événements sociopolitiques qui ont marqué la région ces dernières années. À ce sujet, Mezouar a indiqué que le Maroc n'a pas besoin de faire du «copier-coller» des pratiques en vogue dans d'autres pays à la trajectoire différente de celle du royaume. «Nous sommes tous musulmans et nous n'avons pas besoin qu'on nous montre comment prier et nous habiller», a-t-il réitéré, avant d'ajouter que «le Maroc respire la liberté et la diversité».