Les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 4,4 % en 2015 pour atteindre un total de 1,18 milliards d'arrivées, selon le dernier baromètre du tourisme mondial de l'OMT. Pour le Maroc, il s'agit d'une aubaine, au vu des objectifs compilés dans la Vision 2020. Toutefois, la destination va devoir faire face à certains facteurs qui risquent de plomber la dynamique, principalement au niveau de la région. Avec un nouveau record d'arrivées de touristes internationaux qui a frôlé, en 2015, la barre des 1,2 milliard, soit une hausse de 4%, le marché mondial se porte bien. Il s'agit de la sixième année consécutive où la croissance du secteur est supérieure à la moyenne. C'est une aubaine pour le Maroc, d'autant plus que les perspectives pour les prochaines années sont tout aussi optimistes. «Le tourisme international a atteint de nouveaux sommets en 2015 et la performance solide du secteur contribue à la croissance économique et à la création d'emplois dans de nombreuses régions du monde», a estimé à juste titre le secrétaire général de l'OMT, Taleb Rifai. Le secteur touristique marocain, qui affiche une réelle dynamique, peut donc s'en réjouir, en dépit du fait qu'en 2015, sa croissance a pâti de plusieurs facteurs, notamment exogènes comme la multiplication des attentats et la montée en puissance des risques sécuritaires dans certains pays de la région. Au final, la croissance du secteur n'a été que de 1%, même si, dans le contexte mondial et surtout régional actuel, il s'agit d'une réelle preuve de résilience. Perspectives prometteuses Les perspectives sur le marché mondial cadrent donc parfaitement avec les prévisions du Maroc concernant le secteur pour les prochaines années. Selon les prévisions du ministère du Tourisme, l'objectif en 2016 est de parvenir à 10,6 millions d'arrivées pour des recettes en devise de l'ordre de 60 MMDH et parallèlement une hausse de la capacité globale du pays avec 241.000 lits supplémentaires. Selon le Baromètre du tourisme mondial que vient de publier l'OMT, la demande est globalement forte, même si l'on a observé des résultats contrastés dans les destinations prises individuellement en raison de fluctuations d'une ampleur inhabituelle des taux de change, de la chute des cours du pétrole et d'autres produits de base, ce qui a fait augmenter le revenu disponible dans les pays importateurs mais baisser la demande dans les pays exportateurs, et des préoccupations plus vives concernant la sûreté et la sécurité. Ainsi, selon les données, les arrivées ont été en repli de 8% en Afrique du Nord. Comme on le voit, la région Afrique du Nord continue à payer le prix fort en raison des tensions sécuritaires qui affectent tous les pays comme c'est le cas du Maroc où la baisse enregistrée en 2015 est davantage liée aux répercussions de la situation dans les autres pays. «Dans l'environnement actuel, les questions de sûreté et de sécurité prennent un relief particulier», insiste Taleb Rifai, avant de rappeler que le développement du tourisme dépend dans une large mesure de la capacité collective des Etats à promouvoir des voyages fluides dans des conditions de sûreté et de sécurité. C'est dans cette optique que l'OMT a recommandé particulièrement aux autorités des pays à vocation touristique de «faire en sorte de réduire à un minimum l'exposition du secteur aux menaces, mais aussi de maximiser la contribution qu'il peut apporter à la croissance». Au Maroc, les autorités semblent avoir pris les devants; preuve en est avec la stratégie dévoilée en début d'année par le ministre Lahcen Haddad afin de faire face à la multiplication des ces défis sécuritaires qui peuvent impacter le tourisme marocain. En plus du plan de vigilance «Haidar», le dispositif de sécurité qui couvre les différents sites sensibles du royaume pour faire face aux menaces terroristes, il est question d'accompagner les promoteurs touristiques en mettant à leur disposition un système performant d'identification des clients. De même, les mesures de sécurisation des frontières et sur les routes ont été considérablement renforcées. Marchés émetteurs En dépit de ces facteurs à risques, les perspectives restent assez prometteuses. D'après l'Indice de confiance de l'OMT, les voyants restent au vert pour 2016, bien que son niveau soit légèrement inférieur à celui des deux années précédentes. L'organisation mondiale prévoit, en se fondant sur la tendance actuelle et sur ces perspectives, que les arrivées de touristes internationaux devraient croître de 4% à l'échelle mondiale en 2016. Les régions où l'on attend la croissance la plus forte sont l'Asie-Pacifique (+4 à +5 %) et les Amériques (+4 à +5 %), suivies de l'Europe (+3,5 à +4,5 %). Les projections pour l'Afrique (+2 à 5 %) et le Moyen-Orient (+2 à +5 %) sont positives, mais soumises à un plus fort degré d'incertitude et d'instabilité. Selon l'OMT, la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont les pays qui enregistrent la plus forte croissance des voyages à l'étranger en 2015. Parmi les principaux marchés émetteurs au monde se trouve la Chine. À l'inverse, note le rapport, on a assisté à une baisse considérable des dépenses de la Fédération de Russie et du Brésil, marchés émetteurs auparavant très dynamiques, mais qui rencontrent des difficultés économiques. Du côté des marchés émetteurs traditionnels d'économies avancées, les dépenses des Etats-Unis (+9 %), deuxième plus gros marché émetteur au monde, et du Royaume-Uni (+6 %) ont été stimulées par une devise forte et un rebond de l'économie. Les dépenses de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Australie ont augmenté dans des proportions moins importantes, toutes affichant +2 % de croissance, tandis que l'on observait une demande relativement faible du Canada et de la France. En plus des perspectives, les acteurs institutionnels et opérateurs de l'industrie touristique ont un panorama recensant les endroits où les vents s'annoncent plus favorables. Opération séduction Dans le contexte régional actuel, la promotion de la destination constitue l'alternative la plus efficiente en vue de mettre en avant le potentiel du pays en la matière, et surtout d'attirer plus de touristes, majoritairement en provenance des principaux pays émetteurs. C'est conscient de cet enjeu que le ministère et l'ONMT multiplie les actions de promotion à travers la participation du Maroc à une série d'événements et de salons internationaux ainsi que des missions au niveau de plusieurs pays comme en Russie. Dans le même sens, d'autres initiatives sont mises en œuvre afin de s'assurer d'une plus grande visibilité de la destination, et surtout de mettre en avant la particularité du pays dans le contexte d'instabilité régional. C'est dans ce cadre que l'ONMT a invité des célébrités suédoises du monde du show-business, de la culture et de la mode, qui sont attendues la semaine prochaine à Marrakech, pour un séjour de découverte qui s'inscrit dans les actions de promotion de la destination Maroc sur le marché nordique.