Le crowdfunding occupe une place de plus en plus importante dans le financement de projets de par le monde. Switch-Med, initiative coordonnée par l'Union européenne, a réalisé une étude sur ce moyen de financement dans la rive Sud de la Méditerranée, notamment au Maroc. Witch-Med, initiative qui soutient et met en relation les parties prenantes afin de renforcer les innovations sociales et écologiques en Méditerranée, vient de réaliser une étude sur les projets financés par le crowdfunding dans la rive Sud de la Méditerranée. Au Maroc, ce sont 413.023 euros (plus de 4,5 MDH) qui ont été levés, entre juillet 2009 et avril 2015, finançant 126 campagnes sur les 274 campagnes lancées. La particularité du Maroc réside dans le fait que l'ensemble des fonds levés revêtent la forme de dons. Aucune levée revêtant la forme d'action (equity) n'a été effectuée. Dans le détail, les associations ont financé des projets dans le social (14 pour un montant moyen par projet de 4.097 euros), l'humanitaire (12 pour un montant moyen par projet de 6.876 euros), le green (6 pour un montant moyen par projet de 1.165 euros), l'éducation (4 pour un montant moyen par projet de 778 euros), le documentaire et journalisme (2 pour un montant moyen par projet de 7.000 euros), le collaboratif (2 pour un montant moyen par projet de 5.267 euros) et l'artistique et le culturel (3 pour un montant moyen par projet de 6.302 euros). L'origine des fonds est très disparate pour le financement des projets associatifs. «Pour le social, les campagnes ont été lancées sur des plateformes françaises et espagnoles. Pour le secteur humanitaire, près de 75% des fonds ont été collectés au Maroc pour une seule opération», relate-t-on dans l'étude de Switch-Med. Des fonds français et américains pour les entreprises Du côté des entreprises, le recours au crowdfunding leur permet de financer en priorité le secteur green (1 pour un montant de 6.190 euros) ainsi que le secteur commercial (2 pour un montant moyen de 2.766 euros). Les activités à fort impact social (2 pour un montant moyen de 504 euros) ainsi que le secteur des arts et de la culture (1 pour un montant moyen de 2.937 euros) sont les deux autres bénéficiaires de fonds. La moitié de ces fonds proviennent de plateformes françaises, l'autre moitié de plateformes américaines. Plus précisément, l'origine des fonds est américaine pour les projets sociaux et commerciaux, tandis qu'elle est française pour le green et la culture. L'humanitaire pour les particuliers Enfin, les particuliers, acteurs ayant recours le plus au crowdfunding, œuvrent dans trois secteurs, principalement le secteur humanitaire (30 projets avec un montant moyen de 2.426 euros), les arts et la culture (25 projets avec un montant moyen de 2.398 euros) et le social entrepreneurship (20 projets avec un montant moyen de 3.155 euros). Près de 60% des fonds collectés l'ont été sur des plateformes installées aux Etats-Unis. 15 projets écologiques Les projets écologiques, bien qu'ils ne soient qu'au nombre de 15 (parmi 24 lancés), cumulent près de 15% des fonds collectés pour l'ensemble de pays avec un montant de 31.756 euros (346.692,89 DH). Dans le détail, la part la plus importante des campagnes concernant l'écologie est celle lancée par les associations (10 campagnes), suivies des particuliers (4 campagnes) et enfin les entreprises (1 campagne). Toutefois, le montant le plus élevé est celui levé par l'entreprise (6.190 euros, 67.471,72 DH), suivie des associations (1.980 euros, 21.608,34 DH) et enfin les particuliers (1.443 euros, 15.752,13 DH). Pour financer son projet écologique, la plateforme Ulule arrive en tête pour l'ensemble des catégories d'opérateurs. Pour les associations, Zoomal et Smala&Co sont aussi des alternatives efficaces. Pour les particuliers, il faudra plutôt privilégier Babeldoor, après Ulule. Comparé aux autres pays de la région, le Maroc est le pays qui a le plus grand taux de fonds collectés (total) en direction du secteur de l'éco-entrepreneuriat.