Après des années difficiles, 2015 a été une année spéciale permettant de renverser la vapeur pour atteindre un résultat net de 52MDH. La diversification a permis de dégager 140MDH entre le consulting, le TIR et le développement de hubs logistiques, soit 17% du CA global. Le rôle de locomotive joué par la Société nationale des transports et de la logistique (SNTL) prend une nouvelle envergure à l'issue de son Conseil d'administration tenu au début du mois sous la présidence d'Abdelaziz Rabbah. Le ministre de tutelle a tracé le cap pour la mise en œuvre d'une politique logistique appropriée en Afrique, en vue de diminuer les coûts aussi bien au niveau du conseil et de l'accompagnement qu'au niveau des opérations. Rabbah a également mis en exergue la volonté de procéder par une logistique spécialisée dédiée à chaque secteur d'activité et qui réponde aux besoins des multinationales afin d'augmenter l'attractivité de l'économie nationale. Il s'agira, aussi, d'une logistique urbaine au service des régions, dans le cadre de la régionalisation avancée. Ces ambitions visent à clore pour la SNTL, le chapitre des indicateurs alarmants comme les a définis le DG de la société, Mohamed Ben Ouda. En effet, les intérêts des prêts sont passés de 31MDH en 2011 à 9MDH en 2014. Pour l'activité transport, le chiffre d'affaires s'est dégradé de 830MDH en 2012, à 663MDH en 2013, puis encore à 650MDH en 2014. Les loyers logistiques, pour leur part, ont connu une forte dégradation après le départ de Damco International avec une surface occupée de 600m2 uniquement. Quant aux commissions provenant des services aux administrations, celles-ci enregistraient en moyenne 45MDH. Il a fallu attendre 2015 pour que les indicateurs passent au vert. C'est dire qu'un travail colossal a été mené en une année aussi bien sur le plan de la croissance des revenus des activités, du positionnement stratégique que sur la mise à niveau des fonctions transversales. Justement, les prévisions de clôture de l'exercice 2015 font ressortir une croissance des chiffres d'affaires générés par les différents métiers de 11% et une maîtrise des charges à 1,60%. Il en ressort un résultat d'exploitation de 43MDH, représentant 6% du CA et un résultat net de 52MDH. Pour Ben Ouda, «ceci dénote de la forte dépendance du résultat net des activités de l'entreprise et non du poids des produits financiers, ce qui témoigne que l'année 2015 était une année de mise en place de fondamentaux, améliorant le modèle économique de la SNTL». La diversification a également donné ses fruits. Outre le CA en transport national, la SNTL a engrangé 140MDH entre le consulting, le TIR et le développement de hubs logistiques, soit 17% du CA global. Quid des plateformes logistiques ? Sur ce registre, la SNTL s'est positionnée sur l'amorçage de la zone logistique de Aïn Dalia et sur les régions du sud avec un modèle mixte s'ouvrant à des investisseurs privés pour la période 2016-2018. Il en résulte un positionnement stratégique de la SNTL en tant qu'intégrateur des écosystèmes logistiques au service de la compétitivité et de l'efficience des régions. Quant à la gouvernance, l'année 2015 a été marquée par la réactivation des comités des filiales, l'organisation des business review par métier, l'élaboration d'une matrice des indicateurs par métier, l'audit du système d'information et la refonte de la stratégie des achats du groupe. Ouverture africaine L'ouverture sur le continent africain est l'une des priorités de la SNTL. La co-organisation du Congrès Africain des Transports et de la Logistique, la participation au groupe d'impulsion économique Ivoiro-Marocain et Maroco- sénégalais, et le positionnement comme hub régional vers l'Afrique (Décathlon) et des solutions multimodales (RAM), autant d'actions qui ont conforté le groupe dans ce choix en 2015. Par ailleurs, la SNTL a signé des conventions avec plusieurs pays et a même développé une Bourse de fret pour relier ces pays à travers la mise en place d'une plateforme d'échange freight forward Market (FEM). C'est une plateforme technologique avec des compétences humaines qui permet de mettre à disposition des capacités de chargement au service des acteurs du transport international, des transitaires et Freight Forwarders) ainsi que des industriels.