Les opérateurs marocains en transport et logistique savent à quoi s'attendre en 2011 : une concurrence de haute facture dans leur secteur. Et pour cause, SNTL (société nationale de transport et de logistique) place la barre très haut en termes de prestations logistiques. La double annonce du démarrage imminent (février 2011) de sa première zone logistique multi-flux, considérée comme le premier dépôt classe 1 au Maroc, et de sa joint-venture avec le leader mondial Damco Logistics pour la gestion du parc de Mohammédia. Grâce à la joint-venture SNTL-Damco Logistics, ou SDL, c'est toute la supply chain qui sera couverte. Une première. Dans ce partenariat, la SNTL apporte ses solutions dans le domaine du transport routier, de la logistique et l'entreposage ainsi que 5 zones logistiques flambant neuves (entre 2011 et 2015). Damco, filiale du géant danois Maersk, apporte son expertise dans le management de la supply chain et des solutions de fret aérien et maritime. «L'objectif étant d'apporter une solution de bout en bout pour nos clients» affirme Oussama Loudghiri, directeur général de la SNTL. La société qu'il dirige détiendra 51% de SDL. Damco rafle les 49% restants en apportant uniquement son expertise et son portefeuille clients. La nouvelle entité, dotée d'un capital social de 25 millions de DH, table sur des revenus entre 70 et 100 millions de DH au terme de sa première année d'activité et entre 300 et 500 millions de DH à vitesse de croisière. Le site pilote de Zenata, outre cette première partie de 36.000 m2, passera à 100.000 m2 à l'horizon 2012 pour un investissement total de 500 millions de DH. Une aubaine pour Damco. L'ensemble du réseau développé par la SNTL coûtera à terme un investissement de l'ordre de 1,2 milliard de DH. Le logisticien danois décroche ainsi 49% d'une entité qui gérera à terme ce réseau, une mise de quelques millions de DH au départ. Un montage en plusieurs points, similaire à celui réalisé entre RAM et le constructeur aéronautique Snecma en 1999, et qui a positionné fortement l'entité créée, la SMES, dans la maintenance aéronautique sur le plan régional. SDL aura-t-elle le même succès ? Une demande à stimuler En plus du trafic d'activités qui sera dérouté par Damco (composantes automobiles) et la SNTL (grande distribution), la zone logistique de Mohammédia sera également spécialisée dans le textile et les composants électroniques. Les deux entités tablent sur une activité soutenue pour la zone logistique de Zenata. «Une demande à stimuler, mais elle est là», affirme Oussama Loudghiri. Le démarrage effectif des activités est prévu pour le mois prochain. Une centaine de personnes, comprenant des salariés de Damco et de la SNTL ainsi que des nouvelles recrues, constitueront le staff de départ de SDL. Le partenariat entre la SNTL et Damco concernant la zone logistique de Zenata devra normalement se dupliquer dans les autres zones en cours de développement par la SNTL. Tanger, Agadir et Marrakech, ainsi que la deuxième phase de la zone logistique de Zenata, dont les travaux démarreront dans la deuxième moitié de 2011, seront ainsi sous pavillon SDL. «Ce partenariat s'inscrit dans la politique de développement du groupe Maersk pour le Maroc», indique à ce propos Oussama Loudghiri, directeur général de Damco Maghreb, la filiale du groupe Maersk basée à Casablanca. Toutefois, aucune time line précise n'a été communiquée par les deux partenaires. Ce qui est sûr pour le DG de Damco Maghreb, c'est que le marché marocain de la logistique génère plus de marge que les marchés asiatiques où le groupe DAMCO réalise 26% de son chiffre d'affaires global. C'est dire si le Maroc figure sur les tablettes de Damco, particulièrement pour les sites de Zenata et de Tanger. L'intérêt est tel que le groupe a programmé une visite de l'infrastructure tangéroise pour l'ensemble de ses directeurs régionaux courant 2011. «Dans le but de développer l'offre de Tanger au sein de notre réseau» précise Oussama Loudghiri. Et la dimension verte dans ce déploiement Sur le papier, tout semble être déjà prévu. L'optimisation des ressources et la massification des «shipments» permettront de facto de réduire les émissions de carbone de plus de 35%, comme le soutient la Stratégie nationale de la logistique. Une précision qu'apporte le DG de la SNTL. De même, Damco Maghreb assure que ces process sont désormais teintés écolo, à l'instar des autres filiales du logisticien danois à travers le monde. La nouvelle entité inscrit en tout cas dans sa charte son engagement pour une logistique verte et pour le développement d'une conscience environnementale de ses effectifs.