La Chine connaît un nouvel épisode de contraction de son économie, suite notamment au changement du modèle économique qu'elle est en train de réaliser. Le ralentissement de la croissance chinoise, entamé déjà au premier semestre de l'année dernière, se traduit par la lente modification de son modèle économique. En effet, la Chine passe d'un modèle tourné vers l'exportation de produits transformés à un modèle reposant sur la consommation des ménages, avec une part prépondérante donnée aux services. Dans ce dernier, les importations sont de plus en plus des produits finis à destination de la consommation locale. Cette modification profonde du commerce extérieur chinois a donc des conséquences non négligeables sur l'ensemble du tissu économique de ce dernier, ainsi que des partenaires commerciaux de la Chine, en particulier les pays émergents, à l'exception de quelques pays d'Asie. Outre le changement de modèle économique, un autre sujet préoccupe en Chine. Il s'agit entre autres des nouvelles créances douteuses et irrécouvrables des banques chinoises qui ont fortement progressé en 2015. Ces créances représentaient environ 1.950 milliards de yuans en 2015 contre 1.430 milliards de yuans en 2014, soit une progression de 36%, d'après la presse étrangère. Risque sur les pays émergents L'essentiel des exportations des pays émergents vers la Chine sont des matières premières. Le ralentissement de la croissance dans ces pays producteurs de matières premières et fournisseurs de la Chine a été remarqué depuis 2013. Les pays d'Asie, globalement les premiers consommateurs de matières premières, souffrent également du ralentissement chinois. Au-delà du ralentissement des flux commerciaux extérieurs, ces effets sont particulièrement sensibles dans l'activité manufacturière, très nettement affectée d'après les économistes. En revanche, la croissance du produit intérieur brut (PIB) résiste relativement bien. C'est le résultat d'une certaine résilience de la demande intérieure, dans un environnement de faible inflation, de politiques monétaires et budgétaires plutôt accommodantes, due notamment à une baisse du taux directeur de la part de la Banque centrale chinoise, suite à la contraction de l'économie de cette dernière observée depuis août 2015. Les économies qui ont le plus à perdre sont celles des «pays usines» qui travaillent pour la Chine à savoir le Vietnam, les Philippines ou l'Indonésie, ainsi que les hubs financiers régionaux de Hongkong et Singapour, peut-on lire dans le journal français le Figaro. Pression sur le gouvernement Chinois À deux reprises, entre les 4 et 7 janvier, les marchés phares de Chine ont abandonné plus de 7%, obligeant les autorités à intervenir pour éviter un effondrement en baissant le yuan, en injectant des liquidités et en mettant en place des restrictions de vente pour les actionnaires. La pression s'accentue sur le gouvernement afin qu'il adopte de nouvelles mesures de soutien, de sorte à garder en vue les 7% de croissance en taux annuel. En effet, le taux de croissance du PIB est tombé à 6,9% au troisième trimestre de l'année passée, sa pire performance depuis 2009, accentuant ainsi les inquiétudes pour les perspectives de l'économie mondiale. Ce résultat en demi-teinte devrait inciter Pékin à adopter de nouvelles mesures pour doper l'activité du pays. La Chine devrait conserver une croissance stable au cours des prochaines années. Le chiffre annoncé par Pékin a toutefois battu les prévisions des économistes, qui tablaient sur une progression du PIB de 6,8%. Cette performance surprise fait peser de nouveaux doutes quant à la fiabilité des statistiques avancées par Pékin. En dépit de la faiblesse des exportations et des importations, des surcapacités industrielles et du ralentissement du marché immobilier, la croissance chinoise a atteint le chiffre rond de 7% sur chacun des deux premiers trimestres de l'année 2015, un chiffre conforme à l'objectif officiel pour l'ensemble de l'année 2015. Pékin a nié avoir gonflé les statistiques dans ce but. Cependant, nombre d'indicateurs décevants continuent de dépeindre un tableau très morose de l'activité en Chine, avec notamment un ralentissement observé de la production industrielle du pays en septembre. Celle-ci a progressé de 5,7% sur un an, très en deçà de la hausse de 6,1% enregistrée en août. De même, le commerce extérieur de la Chine s'est dégradé de façon spectaculaire. Le montant en dollars de ses importations s'est effondré de quelque 20% en septembre, tandis que ses exportations trébuchaient de 3,7%, ont annoncé les douanes la semaine dernière, d'après Boursorama.