Le nouveau chapitre de l'affaire eFloussy n'est pas moins palpitant que les précédents. Lors de la dernière réunion entre l'Association des agents, le ministère de l'Emploi et des représentants du secteur bancaire, la proposition de reprise de l'enseigne par Wafacash est de nouveau remise sur le tapis pour répondre aux doléances des agents. Pour rappel, comme annoncé en exclusivité par Les Echos quotidien dans son enquête du 24 décembre dernier, un projet de reprise de l'affaire par le groupe Attijariwafa bank a été proposé à l'un des actionnaires de Quick Money, initiatrice du projet eFloussy. Depuis, avec le scandale qui a éclaté entre les deux actionnaires de la société, ce projet a été suspendu. Fin août dernier l'Association des agents revient à la charge, affirlant qu'elle s'est vue proposer ce qui est appellé le projet «Guetta». Contacté par Les Echos, le management d'Attijariwafa bank s'est refusé à tout commentaire, du moins pour le moment. Un silence qui intervient après un rejet ferme signifié en public par le top management lors de la conférence de presse ayant suivi la publication des résultats annuels 2010 du groupe bancaire. Notons toutefois que le projet existe bel et bien et porte les couleurs d'Attijari Finance Corp. Selon un mémorandum daté de décembre 2010, on peut lire qu'un projet de reprise de eFloussy par Wafacash, filiale du groupe et baptisé projet «Guetta», propose un schéma de reprise de 75% de l'enseigne par le groupe bancaire. Ce document, strictement confidentiel, fait notamment état d'une création par la société Sopi, actionnaire de Quick Money, d'une nouvelle entité nommée New Co. Cette dernière remplacerait justement Quick Money et rachèterait une partie des agences franchisées en propre et en mettant en place un contrat de location gérance avec le reste du réseau. Dès lors, Wafacash, filiale du Groupe Attijariwafa bank, acquerrait 75% de New Co, via une augmentation de capital de l'ordre de 45 MDH prévue pour 2011. Sopi, de son côté, garderait 25% du capital. L'ensemble des démarches de ce schéma devaient être achevées, selon l'agenda initial, en juillet 2011. Or, le bras de fer ayant opposé depuis les deux actionnaires de référence de Quick Money en justice a finalement retardé la concrétisation de ce projet. Aujourd'hui, l'Association des agents eFloussy reste sceptique par rapport à la proposition du projet Guetta. «Nous réitérons notre refus de ce projet», peut-on clairement lire dans un communiqué de l'association. Pour cette dernière, les doléances concernent dans un premier temps le versement d'indemnité pour les pertes subies depuis l'arrêt du projet eFloussy. Dans un deuxième temps, il est demandé une répartition des agents entre ceux qui souhaitent poursuivre leur activité dans le transfert d'argent, ceux qui refusent de poursuivre la «mésaventure» et ceux qui souhaitent se lancer dans un projet de substitution. Pour la première catégorie, l'association propose de poursuivre le projet sous une nouvelle enseigne, «que ce soit Wafacash ou une autre entreprise », à condition que l'Etat garantisse que la mésaventure avec Quick Money ne se reproduise pas. Pour ceux qui ne peuvent poursuivre l'activité, il est demandé à la tutelle d'œuvrer pour l'annulation des crédits consentis pour financer le projet et leur accorder la possibilité d'être intégrés dans la fonction publique. Pour la troisième catégorie, un soutien au financement des nouveaux projets est la principale doléance présentée par l'association. En attendant de voir ce qu'apporteront les prochaines réunions avec les autorités – si elles ont lieu- comme réponse à cette doléance, il est clair que l'affaire eFloussy promet de nouveaux rebondissements.