Au Maroc, il y a une réelle inadéquation entre la croissance et l'investissement. Ce dernier, qui constitue 30% de la demande intérieure, est passé de 24,8% du PIB en 1999 à 35,1% en 2010 et à 32% en 2014, selon un rapport du Haut-commissariat au plan, dévoilé mercredi en marge d'une rencontre sur «Le rendement du capital physique au Maroc». La croissance économique, elle, n'a pas connu le même rythme d'évolution que l'investissement. En effet, avec un taux moyen annuel de croissance de 4,4% par an durant cette période et celui de l'investissement se situant à 6,2%, l'efficacité marginale s'est détériorée. Le coefficient marginal du capital (ICOR) se situe à prés de 7 unités en 2014. En revanche, le PIB actif s'est accru de 3,4% par an entre 2000 et 2014, au lieu de 1,7% au cours des années 60-70 et 1% durant la période du PAS (Programme d'ajustement structurel). Cette performance a été réalisée sous l'effet de l'accroissement de l'intensité capitalistique (en l'occurrence le renforcement du stock de capital disponible par actif occupé) d'une part, et de l'autre par la productivité globale des facteurs, notamment par une meilleure combinaison des facteurs de production grâce à l'amélioration du cadre sociétal et institutionnel de la gestion économique du pays. Recommandations de Lahlimi Dans ces conditions, «le Maroc est appelé à poursuivre le processus d'accumulation de son capital physique, mettant en garde contre tout recours à la baisse de l'investissement à la place d'une politique favorable à l'amélioration de l'épargne nationale pour résoudre les contraintes du financement de l'économie nationale», constate le haut commissaire au plan, Ahmed Lahlimi. Et d'ajouter: «Quel que soit le rendement de l'investissement, l'amélioration de l'intensité capitalistique accroît la productivité du travail et, partant, la richesse nationale, l'emploi et les revenus», a-t-il estimé. Dans ce cadre, le Maroc est appelé à revisiter l'allocation sectorielle des investissements afin de valoriser les larges marges de croissance et d'emplois disponibles dans des secteurs où les taux d'investissement sont en deçà de leur contribution à la valeur ajoutée nationale.