La quatrième génération de la compacte au losange s'avère une voiture bien née et visiblement développée avec passion. Telle est notre conclusion au terme d'une première prise en main plus que convaincante. Dépassant les 6,6 millions d'unités produites et vendues dans le monde depuis son lancement en 1995, la Mégane est un pilier commercial au sein de la gamme Renault. Pour ce constructeur de «voitures à vivre» et «créateur d'automobiles», elle est une arme de choix pour batailler dans le segment le plus disputé en Europe. Dès lors, on comprend bien que le renouvellement d'un tel best-seller ne pouvait que mobiliser toutes les forces vives du losange, allant du design à l'ingénierie, en passant par le marketing. Résultat : la Mégane, quatrième du nom, est incontestablement une réussite et sur tous les plans. Deux tiers tôlés, un tiers vitré Esthétiquement, cette nouvelle mouture opère une belle rupture avec le modèle sortant. Le style est résolument moderne et l'air de famille évident avec le reste de la gamme et en partie le Kadjar, puis surtout, la Talisman, grande berline avec laquelle la Mégane partage la même forme de projecteurs. Normal, puisque comme pour les récentes Renault, le coup de crayon est supervisé par le talentueux Laurens van den Acker. Pour le designer en chef du losange, les fondamentaux sont figés : un faciès au logo agrandi, un équilibre entre l'avant et l'arrière, puis un profil à deux tiers en tôles, un tiers en surfaces vitrées. Cela étant, la recette n'est pas aussi simpliste qu'elle le semble, tant le dessin de la poupe s'avère très recherché et marqué par une signature lumineuse du plus bel effet. En fixant son postérieur aguicheur, cette française paraît assurément sous son meilleur angle. Un look qui devient encore plus distinctif et sportif sur l'exécution GT-Line, avec, entre autres détails, une canule d'échappement ovale et chromée, un diffuseur profilé, puis à l'avant, une calandre inférieure spécifique en nid d'abeilles. Le confort d'une grande berline S'étalant sur 4,36 m, l'auto affiche une longueur en hausse de 6 cm par rapport à sa devancière et partant, un gabarit dans la moyenne haute du segment. Idem pour ce qui est du coffre dont le volume atteint 434 litres. L'habitabilité, elle, est l'un des points forts du véhicule, avec 17,9 cm d'espace aux jambes à l'arrière et la meilleure largeur aux épaules du segment. De quoi envisager les longs voyages... Cela, d'autant plus que les sièges avant ont fait l'objet de toutes les attentions et d'un gros travail de précision. Sculptés et enveloppants, ils intègrent une mousse à double densité qui contribue sensiblement au confort d'assise. Mieux encore, ces sièges disposent (en option) de la fonction massage, équipement rare sur une compacte généraliste. Une façon de dire que cette nouvelle Mégane ne se refuse rien, question sophistications : affichage tête-haute, reconnaissance des panneaux, régulateur de vitesse adaptatif, détecteur de dérive et surveillance d'angle mort, installation audio à 10 HP Bose... Etc. Toujours à bord, c'est surtout le grand écran tactile de la console centrale qui, d'emblée, saute aux yeux. Combinant l'interface connectée R-Link2 et le système Multisense, ce dispositif change l'ambiance lumineuse intérieure au gré du conducteur et selon différents modes de conduite préréglés. Une belle innovation qui en cache une autre, nichée dans les entrailles du véhicule : le système «4Control», exclusive à la version GT. Elle tient la route ! Reposant sur un châssis inédit, la nouvelle Mégane ne pouvait que briller sur l'asphalte. Tel a été notre ressenti dès les premiers tours de roues en partance de l'aéroport de Lisbonne, notre point de départ au Portugal. Bien campées sur ses roues de 17'', notre Mégane d'essais a pu exploiter tout le potentiel du 1.6 dCi de 130 ch. Bien insonorisé, sobre (4 l/100 km en moyenne) et associé à une boîte (manuelle à 6 vitesses) bien étagée, ce diesel s'ajoute à une direction précise et un amortissement bien dosé, faisant qu'au final, cette compacte profite d'un bel agrément de conduite et d'un joli toucher de route. Encore plus plaisante à conduire, la version GT (turbo essence 1.6 l de 205 ch) nous a gratifiés de belles sensations sur les routes sinueuses qui surplombent les environs de Lisbonne. L'occasion d'apprécier la sonorité feutrée et un tantinet sportive de ce 4-cylindres, mais aussi les roues arrière directionnelles (4Control) qui rendent la conduite plus incisive dans les virages. Attendue au Maroc au courant du prochain trimestre, cette nouvelle Mégane sera, à coup sûr, l'un des best-sellers de 2016.