La feuille de route définitive de lutte contre la corruption comprend 239 projets répartis en 10 programmes, à réaliser en une décennie. Après l'adoption, en ce début de semaine à Rabat, de la version finale du projet de stratégie nationale de lutte contre la corruption, les membres de la Commission de suivi et d'élaboration de cette feuille de route devront mettre les bouchées doubles pour la mise en œuvre de celle-ci. Et pour cause, le Maroc, malgré le fait qu'il ait gagné 11 places par rapport au classement de 2014 de l'Indice de perception de la corruption (IPC), passant de la 91e place en 2013 à la 80e position en 2014 sur un total de 175 pays, son score n'a évolué que de deux points, selon l'indice publié par l'ONG allemande Transparency International. En chiffres, Il s'agit de 37 points enregistrés en 2013 sur 100 contre 39 en 2014. De l'avis de Abdeslam Aboudrar, président de l'Instance centrale pour la prévention et la lutte contre la corruption (ICPC), «C'est une bonne chose d'avoir enfin une feuille de route dans la mesure où les programmes de lutte contre la corruption se heurtaient à plusieurs obstacles liés essentiellement aux éléments de leur mise en œuvre. S'ajoute à cela la mobilisation des ressources nécessaires ainsi que les mécanismes et les délais de réalisation, en plus de la répartition des responsabilités et les indicateurs de mesure et de suivi pour l'évaluation des résultats». Dans le détail, la mouture définitive de la stratégie comprend 239 projets répartis en 10 programmes. Ils touchent les différents aspects de la lutte contre la corruption, et leur exécution s'étalera sur les dix prochaines années, à l'horizon 2025, s'articulant autour de cinq axes. Il s'agit entre autres des questions de la gouvernance, de la prévention, de la communication et de la sensibilisation. «Certes, la stratégie ne garantie pas d'atteindre l'ensemble des objectifs escomptés, mais l'ensemble des éléments précités, notamment les objectifs, les mesures d'évaluation, les mécanismes de réalisation, les ressources nécessaires et bien d'autres sont intégrés dans la stratégie pour évaluer et tenir compte des différentes responsabilités relevant du secteur public et privé, sur le plan de la gestion et la mise en œuvre», ajoute Abdeslam Aboudrar. Selon ce dernier, l'ensemble des secteurs sont concernés par cette feuille de route. Toutefois, chaque secteur est tenu de faire sa propre cartographie de risques majeurs, chose qui permettra de prioriser les actions quick-win et les mesures effectives et à fort impact sur les secteurs les plus exposés à la corruption au Maroc. Par ailleurs, la commission avait tenu une réunion le 22 janvier 2015 pour examiner la première mouture de cette stratégie. Après révision, le document présenté lors de cette seconde réunion compte 239 projets.