Un nouveau rendez-vous musical est donné depuis dimanche aux mélomanes à Essaouira. Jusqu'au 30 décembre, le Festival Jazz sous l'arganier diffuse un message fort : la musique est un remède aux maux de l'humanité. Tandis que le monde se déchire, Essaouira réunit et propose ce qu'elle a toujours proposé depuis 20 ans : un festival pour combattre l'intolérance et oublier la violence ! Du 28 au 30 décembre, le «Festival Jazz sous l'arganier» propose une programmation aussi diverse que rafraîchissante. «C'est une très belle initiative. Surtout vu tout ce qui se passe dans le monde actuel. Essaouira a su, encore une fois, apporter la bonne réponse», explique le musicien connu dans le monde entier Majid Bekkas qui n'a pas hésité une seconde lorsqu'il a appris qu'il y avait un nouveau festival à Essaouira. Le musicien a été l'un des premiers à répondre présent malgré les moyens limités et la gestion du temps. Il a même aidé à ce que tout se passe pour le mieux. Il en est de même pour le reste des artistes, tout le monde a mis la main à la pâte et a laissé de côté les «caprices» de star pour que cet événement ait lieu. Résultat, la bonne humeur est au rendez-vous à Essaouira. Entre répétions, partage, rencontres, retrouvailles, la musique est partout. Les festivités ont commencé à Dar Souiri, en fin d'après-midi avec un moment intimiste de musique. Majid Bekkas, a donné le coup d'envoi de ce nouveau festival avec un trio emblématique intitulé Afro-oriental jazz trio, mélange subtil entre traditions musicales berbères, flamenca, africaines, indiennes et sonorités jazz modernes. Comme à son accoutumée, Majid Bekkas, fait voyager à travers des sons aussi riches que profonds avec pour base le jazz. Le musicien qui a fait le tour du monde avec sa musique est au guembri, avec le percussionniste, Ramon Lopez et le tout rehaussé par des notes venues des 4 coins du monde du jeune prodige saxophoniste, Axel Camil Hachadi. Le soir, place fut cédée à la jeunesse et au talent de la nouvelle génération en quartet de jazz multicultuel entre les saveurs latines et la pétillance maghrébine avec Mahmoud Chouki alias Mood, guitariste, compositeur, directeur artistique et musicien et dont la renommée a dépassé les frontières. Ses compositions et réalisations sont une fusion de musiques du monde, subtil alliage de musique traditionnelle, ethnique, teintée d'occident et de modernité, avec un penchant pour le flamenco, le jazz, et les sonorités orientales. Après des études au conservatoire de Larache, puis celui de Rabat, il poursuit ses masterclasses avec des grands noms, tels que Jorje Cardoso, Antonello Lexi, Tim Williams, Francisco Ortiz and Juan Fallo. Il vient à Essaouira présenter son tout dernier album. Tarik Hilal, grand guitariste de talent et Nabyla Maan, habitués à reprendre des standards andalous en version jazz, partageront leur univers avec le public souiri, ce mardi 29 décembre juste après un concert 100% jazz des légendaires frères Souissi. Quant à Othmane Khaloufi Band qui allie les joies du chaâbi au jazz, il est également de la partie pour faire danser les troupes le même jour au Sofitel. La clôture se fera dans l'émotion avec un hommage au grand Mahmoud Guinéa avant de se quitter sur une note infiniment jazzy avec le groupe Why Not qui sait reprendre les standards de jazz sans les dénaturer, bien au contraire. Trois jours qui viennent s'ajouter à la magie d'Essaouira, pour clore l'année 2015, en beauté et harmonie. Merci Essaouira