Les professionnels espagnols du secteur de la céramique se sont félicités de la décision des autorités marocaines de rejeter la requête de leurs confrères marocains, appelant à la mise en place de mesures protectionnistes à l'encontre de la céramique espagnole. Les céramistes espagnols sont à court de mots pour remercier les autorités marocaines. La décision du ministère du Commerce extérieur de maintenir l'importation de produits céramiques d'origine espagnole a soulagé le secteur ibérique. De fait, l'association espagnole de fabricants de carreaux et de revêtements céramiques (ASCER) s'est félicitée de la décision des autorités marocaines de rejeter la demande formulée par les céramistes nationaux d'appliquer des «mesures antidumping» visant à contrer la concurrence déloyale des produits céramiques d'Espagne et d'Italie. Selon l'association espagnole, la requête des professionnels marocains a été rejetée car «elle est peu fondée et irrecevable», s'est réjoui le secrétaire général d'ASCER, Pedro Riaza. L'association a reconnu qu'un embargo marocain sur les exportations espagnoles de produits céramiques aurait porté un coup dur à la profession. En effet, la filière espagnole réalise au Maroc une importante partie de ses exportations destinées au Maghreb. Le boycott russe des produits à l'encontre des produits européens a heurté de plein fouet le secteur de la céramique ibérique. D'où la crainte d'une nouvelle sanction en provenance de nos latitudes. Selon les dirigeants de l'association, dès que le secteur a eu vent de l'ouverture d'une enquête de la part du département de tutelle, «nous avons activé les mécanismes pour éviter ce que l'on considère comme une mauvaise nouvelle pour le secteur», a expliqué Riaza. C'est de la sorte que l'association a procédé à l'analyse des arguments des opérateurs nationaux et «nous avons constaté qu'ils contiennent beaucoup d'erreurs. De la sorte, nous avons demandé au ministère marocain de nous écouter avant de prendre une décision», a affirmé le porte-parole du secteur. La requête des céramistes espagnols n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. La filière espagnole a mandaté ses représentants à Rabat pour venir convaincre le département de tutelle. Ravi d'avoir remporté cette bataille contre la production nationale, le secrétaire général de l'association a salué le «professionnalisme de l'administration marocaine, qui a pris une décision courageuse qu'il faut valoriser». La filière espagnole a souligné que son secteur continuera à démontrer «l'absence de dumping dans les exportations espagnoles destinées au Maroc». Jusqu'au mois de septembre, les céramistes ibériques ont totalisé un volume de vente de 1.8700 millions d'euros, réalisés grâce aux exportations. Une hausse de 5% par rapport à la même période de l'année dernière.