Il a le corps d'un géant et le cœur d'un grand. Il fait partie de ces visages que l'on reconnaît, tellement on les a vus passer dans des films. Chaque fois qu'il passe à la télévision, c'est pour crever l'écran. Lui, c'est l'acteur américain Holt Mc Callany, un habitué du FIFM, un amoureux du Maroc. Il a des anecdotes avec Sean Pean ou Steve McQueen, a travaillé avec Tom Cruise, Brad Pitt ou encore Davis Fincher. Il ne passe jamais inaperçu, puisqu'à chacun de ses passages, on ne peut s'empêcher d'esquiver un sourire, de rire aux éclats même. Pourtant, à l'écran, il est rarement tendre ou comique. Habitués des rôles de soldats, boxeurs ou tout simplement méchants, Holt McCallany a 25 ans de carrière et une soixantaine de films derrière lui ! Enfant de stars, il berce dans un milieu imprégné de cinéma de par son père et de musique de par sa mère sans pour autant être autorisé à en faire partie. «Petit, je voyais les enfants acteurs et je voulais devenir comme eux. À l'âge de 6 ans, je voulais déjà devenir acteur», s'amuse à raconter le plus français des acteurs américains qui maîtrise parfaitement la langue de Molière. «Mes parents voulaient que je termine mes études, ils ne voulaient pas me voir évoluer dans le showbusiness aussi jeune», continue le comédien. Après des études chaotiques, il ne réussit pas à intégrer Dartmouth College, comme la tradition familiale le voudrait. «Je ne m'attendais pas à être refusé. Mon père et mon grand-père ont fait cette université. Quand on m'a refusé, j'ai décidé de fuir loin», confie l'acteur. Il débarque, dans les années 70-80 dans la ville de Paris, capitale où tout est possible, où l'art est à chaque coin de rue et où il commence à voyager, voir d'autres choses. «C'est à ce moment-là que je viens au Maroc pour la première fois et c'est une révélation !». Il intègre la Sorbonne, Paris American Academy, et se perfectionne au théâtre à l'Ecole Marcel Marceau, l'Ecole Jacques Lecoq. «Aujourd'hui, quand j'y pense, Dartmouth m'a rendu service en me refusant. J'ai grandi à Paris», avoue l'acteur qui revient de 3 ans d'aventures en aventures à New York où il est persuadé qu'il veut devenir acteur. C'est là qu'il intègre «Great Lakes Shakespeare Festival», à Cleveland, avec Tom Hanks. «J'ai commencé dans le théâtre à New York et on m'a toujours dit qu'il fallait que Los Angeles vienne me chercher et pas le contraire. C'est ce qui s'est passé». Sa carrière commence à décoller avec des films comme Casualties of War, Alien 3, Creepshow 2, The Search for One-eye Jimmy, Jade ou encore Rough Riders. Et cela fait 25 ans que cela dure. «Aujourd'hui, je fais 3 à 4 tournages par an. Ce que j'aime dans ce métier, c'est la possibilité de voyager, tourner dans les 4 coins du monde, rencontrer des gens, connaître d'autres cultures», raconte l'acteur qui rêve de tourner un jour au Maroc, pour un projet marocain. L'acteur viscéral qui a impressionné dans la série «Light out» où il joue un boxeur, campe un rôle comme on camperait une nouvelle vie ou un nouveau vêtement. «Chaque rôle est différent, et on ne le prépare pas de la même manière, le secret c'est la préparation, créer ou recréer le passé de son personnage, vivre ce qu'il a vécu ou ce qu'il vit. Avant d'incarner le rôle du boxeur, je me suis entraîné et j'ai fait de vrais combats», avoue celui dont le film de chevet est «Orange mécanique» et qui s'inspire d'acteurs comme Robert Mitchum ou James Dean. Le comédien américain, amoureux du Maroc, fait partie de l'aventure d'Ayoub Qanir : le premier Marocain dans l'espace et se voit proposer d'autres projets au royaume.