Les communes doivent absolument améliorer leurs services dédiés aux citoyens à l'aube de la grande réforme qui attend les collectivités territoriales. Une circulaire émanant du département de la Modernisation des services publics, déjà entrée en vigueur, exhorte les diverses communes à améliorer les services d'accueil des citoyens. Le document signé par Mohamed Saâd Alami n'a pas fixé de délai pour que les nouvelles consignes puissent être appliquées. Du coup, le nouveau texte donne l'impression de ne pas trop être très dissuasif. C'est ainsi que la plupart des communes urbaines du Grand Casablanca, un échantillon révélateur pour l'ensemble des collectivités territoriales, sont encore loin de se conformer aux nouvelles exigences dictées par le ministère. Manque de ressources Il s'agit concrètement pour chaque commune de mettre en place un service exclusivement dédié à l'orientation. Ce mode déjà testé et qui a été généralisé à l'ensemble des administrations centrales et des services extérieurs a donné des résultats intéressants au niveau de la fluidité du traitement des demandes des usagers, mais sans que la même cadence de l'amélioration ne puisse être adoptée pour les communes. Résultat : les nouvelles cellules prévues par la nouvelle réglementation piétinent encore, sous l'effet de plusieurs facteurs qui semblent être essentiellement liés au manque de ressources budgétaires pour la création de ces cellules. Les nouvelles unités d'orientation sont d'un autre point de vue, perçues comme un moyen pour éradiquer les pratiques corruptrices au sein des communes. Un chantier dans lequel plusieurs autres organismes et instances sont impliqués d'une manière directe ou indirecte. Généralement, ces cellules donnent aux usagers des services publics communaux l'information dont ils ont besoin, tout en permettant aux autres services de rester centrés sur leur mission et ne pas jouer le rôle des cellules d'information et d'orientation qui ont été prévues par la circulaire. Les communes urbaines sont plus concernées par les nouvelles mesures facilitant le contact entre les citoyens et les collectivités locales, vu le nombre des dossiers qu'elles sont amenées à traiter. Le retard accusé pour la pleine application de la nouvelle réglementation risque de perdurer, notamment à cause des missions que les collectivités locales seront appelées à jouer aujourd'hui que ce soit pour la préparation de la logistique des élections législatives ou celle relative au découpage électoral Mission cruciales Les missions attendues des communes à l'occasion de la révision des listes électorales, et lors du processus des élections, vont certainement encore retarder l'application de la nouvelle circulaire. Les préparatifs pour les élections dressent en effet d'autres priorités qui vont obliger les communes à se concentrer sur les missions cruciales qui sont attendues d'elles durant les prochaines étapes. Le portail des communes qui est au cœur du plan Maroc Numeric risque lui aussi de payer les frais des missions de base des communes durant cette étape vu que la révision des listes électorales sur la base du certificat de résidence est perçue comme le moyen le plus fiable pour leur apurement. Toujours est-il que le département chargé de la Modernisation des services publics ne pourrait à lui seul assurer l'effectivité des nouvelles mesures qui restent encore lettre morte, puisque le département de l'Intérieur reste l'orage de tutelle qui est seul habilité à influencer les modes de gestion au sein des communes. Avec le blocage actuel, plusieurs méthodes peuvent être testées pour une accélération de la mise en place des cellules d'orientation. Une exigence qui s'inscrit dans le cadre de la révision du cadre territorial des collectivités locales, vu le développement croissant enregistré, dans ce sens, sur les plans démographique, urbanistique et social. Les autres priorités Au-delà de la bonne information qu'elles sont tenues de délivrer aux citoyens, d'autres chantiers urgents se dressent comme des priorités. Les communes sont appelées à accélérer davantage les regroupements, avec la publication d'un guide des partenariats qui a été édité par le département de tutelle. Cette logique des groupements des communes, favorisée par les amendements apportés à la charte communale, vise à les doter de moyens financiers leur permettant d'initier des projets de développement durable et d'amélioration de leurs services. Les 180 conventions recensées par la Direction générale des collectivités locales, y compris les 130 jumelages, montrent l'impressionnante dynamique d'échange des communes, sans pour autant signifier que l'objet de ces conventions est intimement lié aux services de base et à leur amélioration. De son côté, le sort du portail des communes est toujours incertain. L'année 2011, qui devrait être consacrée à la réalisation de l'Identifiant unique national, a plutôt été marquée par le retard accusé sur plusieurs chantiers qui entraient dans le registre de l'amélioration des services. Les données provisoires de cette année montrent également que la mise en place d'un Identifiant unique permettra de tempérer significativement l'absence d'orientation au sein des collectivités locales et de réaliser des gains d'efficience grâce à la mise en œuvre de services e-gov par le biais d'un traitement simplifié et automatisé de l'information. Le plan d'action de 2011-2013 avait aussi prévu pour le e-gov de tenter de donner les informations utiles aux citoyens.