La chancelière allemande Angela Merkel s'est une nouvelle fois opposée dimanche aux euro-obligations qui creuseraient la dette des 17 membres de la zone euro, tout en laissant la porte ouverte à un changement de politique ultérieur. Selon Merkel, les «eurobonds» seraient «exactement la mauvaise route à prendre», parce qu'ils mèneraient à une «union de la dette au lieu (d'apporter) plus de stabilité» dans les Etats de la zone euro. «La solution à la crise actuelle ne passe pas par les eurobonds», a-t-elle rappelé lors d'un entretien à la télévision allemande. La chancelière a admis ne pas savoir «si dans un futur lointain nous aurons besoin de nous adapter». Lors de leur rencontre mardi à Paris, le président français Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont déclaré, que les euro-obligations ne répondaient pas aujourd'hui à la crise de la dette de la zone euro. Ils avaient toutefois laissé entendre se réserver de nouvelles options en cas de dégradations des conditions de la zone euro, déclenchant une vague d'inquiétude en Allemagne. Comme en échos à la chancelière, Horst Seehofer, chef de file de l'Union chrétienne démocrate (CSU), un parti frère de l'union chrétienne-démocrate de Mme Merkel, a déclaré au magazine économique Wirtschaftswoche que les euro-obligations seraient dommageables à l'économie européenne et injustes. «Elles provoqueront de la dette, de l'inflation, et la destruction d'opportunités économiques», a prédit Seehofer dans un entretien accordé à la presse. Seehofer a ajouté que son parti opposera une fin de non recevoir à toutes les tentatives de partage du fardeau de la dette en Europe. Le ministre allemand de l'Economie Philip Rösler, du petit Parti libéral (FDP), a également réaffirmé son opposition aux euro-obligations, excluant «qu'il puisse y avoir des euro-obligations avec ce gouvernement». Son parti FDP est le partenaire minoritaire des conservateurs CDU/CSU de la chancelière Angela Merkel au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, et des responsables de ces Unions chrétiennes sont, eux, favorables aux euro-obligations. «Les euro-obligations sont un mauvais signal adressé aux économies nationales défaillantes», a expliqué dimanche Rösler dans un entretien au journal Bild am Sonntag.