Au lendemain des élections législatives de dimanche l'Allemagne se trouve dans l'incertitude du fait que les électeurs n'ont pas donné la majorité à aucun camp politique. Les élections législatives de dimanche en Allemagne n'ont pas débouché sur un résultat clair. Sans majorité claire, les législatives ont donné au Parti d'Angela Merkel une victoire a minima. Une déception pour la conservatrice qui tablait sur une victoire écrasante. D'après les résultats officiels préliminaires, un souffle seulement sépare la CDU-CSU de Merkel (35,2% des voix) du SPD de Schröder (34,3%). C'est pour la première fois depuis 1949, que ces deux partis tombent ensemble sous la barre des 70% des suffrages et seuls le Parti libéral (FDP) et le nouveau Parti de gauche (néo-communiste) progressent. Les libéraux du FDP prennent une troisième place inattendue, avec 9,8% des voix, devant le Parti de gauche à 8,7% et les Verts à 8,1%. Au Bundestag, avec 225 élus, les conservateurs n'auront que trois sièges de plus que les sociaux-démocrates. Le FDP obtient 61 sièges, les Verts 51 et le Parti de gauche 54. Les résultats définitifs ne seront connus qu'après le vote dans la circonscription de Dresde, en Saxe (Est), reporté au 2 octobre en raison du décès d'une candidate d'extrême-droite. Au lendemain du scrutin, la presse allemande a mis l'accent sur la cuisante défaite de Mme Merkel. A Munich, le Süddeutsche Zeitung parle d'une catastrophe pour le bloc conservateur CDU/CSU. Le journal estime que le mandat de Merkel à la chancellerie s'est fini avant même d'avoir commencé. Plusieurs journaux se sont étonnés de l'audace de M.Schröder, en relevant la "brutalité" de son intervention télévisée contre la chrétienne-démocrate. Dans un éditorial, le rédacteur en chef du journal Bild, Kai Diekmann, salue la performance dans les urnes de Schröder. Kai Diekmann insiste sur l'existence en Allemagne d'une "majorité pour la réforme". Il estime qu'une coalition formée par la CDU/CSU, le FDP et les Verts pourrait mener les changements nécessaires. Gerhard Schröder et sa rivale Angela Merkel se sont engagés dès le lundi dans un duel sans merci pour gouverner le pays. La formation d'une vaste coalition semble ainsi incontournable. Les semaines à venir appartiendront aux Machiavel et aux grands stratèges, prévient le Süddeutsche Zeitung. Le processus devrait aboutir à la formation d'une "grande coalition" CDU/SPD ou à une reconduction de l'alliance sortante formée par le SPD et les Verts renforcée par les élus du FDP, poursuit le quotidien. C'est "la guerre des chanceliers", annonce le titre de la une du quotidien Bild. « Qui dirigera l'Allemagne ? De nouvelles élections sont-elles la seule issue à ce résultat chaotique », s'interroge le quotidien à plus forte diffusion. Le quotidien conservateur Die Welt analyse pour sa part la performance solide et inattendue du FDP et y voit le signe que l'électorat allemand est prêt à des réformes. « L'Allemagne est confrontée à d'importants problèmes qui requièrent un leadership et des décisions difficiles, » souligne l'éditorialiste du journal. Lui aussi trouve que l'alliance "étrangement fascinante" de la CDU/CSU, du FDP et des Verts ne peut être exclue. «Coalition chaos à Berlin,» résume le quotidien économique Handelsblatt. Ce dernier trouve que les électeurs ont fait de la CDU/CSU le premier parti, bien qu'avec une courte avance, mais ne lui ont pas accordé un mandat clair pour réformer.