De prime abord, il y a lieu de louer l'effort intellectuel déployé par les membres de la délégation de gauche pour rétablir la vérité sur le conflit du Sahara. Déjà, des partis politiques et non des moindres comme les verts et les sociaux-démocrates ont été sensibles au plaidoyer des Marocains et ont demandé un temps de réflexion pour évaluer la situation avec du recul et un tact diplomatico-politique. Ce n'est pas gagné d'avance mais nous revenons de loin ! Quant aux médias sur place, «Les ECO» a rencontré DN, le premier quotidien suédois, la radio publique et la télévision suédoise et l'on ne peut leur reprocher leur quasi-ignorance de la réalité économique et politique du Maroc. Beaucoup de ces contacts n'en revenaient pas lorsque nous leur avons détaillé les contours de la nouvelle Constitution du pays. Ils étaient encore plus sidérés quand ils découvrirent que le gouvernement est mené par un parti d'opposition virulent. En tout cas, aujourd'hui, il y a lieu de se mettre à table et d'organiser le suivi de ce dossier avec les officiels suédois. À notre humble avis, dépêcher une autre délégation partisane serait interprétée comme une pression qui ne serait pas la bienvenue à Stockholm. Gouvernement, Parlement et partis suédois ont besoin de temps pour digérer le flot d'arguments brillamment présentés par Mounib, Tahiri, Benabdelkader et Bouaziz. Maintenant, il faut mettre en place sans délai une stratégie d'occupation du terrain par la société civile marocaine. C'est le meilleur moyen d'infléchir sensiblement la position des politiciens dans un pays où l'opinion publique peut façonner les politiques générales.