Le pays poursuit son redressement économique post-crise. Le FMI prévoit un PIB en croissance de 7% pour 2013, contre –4,7% en 2011. L'organisme soutient le programme de développement du pays 2012-2015. Maroc-Côte d'Ivoire : le défi de la diversification des échanges. L a CAN n'est pas le seul challenge en réussite pour la Côte d'Ivoire. Celui d'un nouveau départ économique est également prêt à être relevé. La récente visite menée par Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, au tout début de ce mois, est pleine de sens. L'économie ivoirienne renaît des cendres de l'instabilité politique qui l'a paralysée pendant deux longues années...Un peu plus vite que prévu. De la récession en 2011 à la consolidation en 2013, en passant par une période transitionnelle de relance en 2013, les affaires repartent sur un meilleur pied dans ce marché, désireux de reprendre dans les meilleurs délais sa place de leader de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Et ce rêve devrait être bientôt réalité. En anticipant un peu sur l'avenir économique de ce pays, la Côte d'Ivoire bénéficie en effet de futurs très enthousiasmants, à travers les projections de croissance livrées la semaine dernière par le FMI pour l'Afrique. Le PIB ivoirien devrait en effet varier, d'un taux déficitaire de -4,7 en 2011, à une progression très positive de 7% en 2013. Ces performances en vue devraient, en fait, être le résultat d'une intensive cure de redressement économique administrée actuellement au pays, au lendemain de la crise politique. Un vaste programme de développement national sur la période 2012-2015, a été lancé par les nouvelles autorités gouvernementales. Les objectifs sont nombreux et les délais urgents. Une FEC efficace Cette stratégie devrait en effet permettre de dynamiser l'investissement public dans le pays, booster la croissance des activités clés de l'économie et, partant de là, favoriser la création de nombreux emplois. L'autre résultat attendu de cette politique de relance, est évidemment de lustrer l'attractivité du pays pour les investissements privés, aussi bien nationaux qu'étrangers. «L'investissement privé aura un rôle clé à jouer dans le redressement économique de la Côte d'Ivoire», confirmait Christine Lagarde, au terme de sa visite dans ce pays. «Cela devrait passer par une amélioration sensible du climat des affaires. Les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles sont également encourageants, et à cet égard l'achèvement de la réforme de la filière cacao, constitue un jalon fondamental qui devrait contribuer à réduire la pauvreté en milieu rural», poursuivait la responsable de l'institution financière internationale. Il faut savoir que le FMI accompagne, depuis novembre 2011, le redressement économique global de la Côte d'Ivoire dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Ce programme est doté d'une enveloppe budgétaire globale d'environ 300 millions de dollars US, étalée sur trois ans, à un taux d'intérêt nul. Rattrapage dès 2013 Il y a moins d'un mois, le Conseil d'administration du FMI a procédé à une revue des résultats économiques obtenus par la Côte d'Ivoire dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme. «La reprise de l'activité économique en Côte d'Ivoire a été plus rapide que prévue, après la contraction de 2011. On prévoit désormais une croissance du produit intérieur brut de 8,5% environ en 2012 avec une inflation modérée», expliquait Naoyuki Shinohara, directeur général adjoint et président par intérim du Conseil d'administration du FMI. «L'exécution du programme appuyé par l'accord au titre de la FEC a été globalement satisfaisante. Tous les critères de réalisation ont été respectés et des progrès tangibles ont été accomplis dans la mise en œuvre des réformes structurelles», poursuivait le responsable. L'organisme international laisse également savoir que le programme budgétaire du pays en 2012 tient compte de l'évolution favorable observée jusqu'ici en ce qui concerne les recettes et les nouveaux besoins de dépenses. Pour 2013, les prévisions de recettes sont conformes aux hypothèses de croissance du programme et, à juste titre, empreintes de prudence. Parallèlement, les dépenses courantes seront maîtrisées en vue de créer de la marge de manœuvre pour accroître les investissements publics, l'accès aux financements extérieurs pouvant être limité. Maroc-Côte d'Ivoire : Peut mieux faire La Côte d'Ivoire est le troisième fournisseur le plus important du royaume dans la région ouest-africaine, avec une part de 4,6% du total des importations marocaines en provenance de ce pays. Dans le sens inverse, le marché ivoirien absorbe une bonne partie des exportations du Maroc à destination de la région subsaharienne du continent. Entre 2000 et 2010, le pays du cacao est resté durant toute cette période dans le top 10 des premiers clients du royaume. Considérés dans le détail de la structure de ces échanges, force est de constater que les échanges commerciaux entre les deux économies ont relativement peu progressé sur ces dernières années. Selon les chiffres de l'Office des changes les plus actualisés et disponibles, sur la période 2007-2010, les importations du Maroc en provenance de ce marché ont quasiment stagné. À fin 2010, la valeur annuelle de ces importations est en effet estimée à un peu plus de 127 MDH. Toutefois, les exportations du Maroc se sont sensiblement bien portées sur la destination ivoirienne. Elles ont atteint, en valeur, environ 533 MDH sur la même année, avec une moyenne de croissance 2007-2010 de près de 47%. Si les chiffres ont quelque peu évolué, les produits échangés restent inchangés. Vers la Côte d'Ivoire, le Maroc exporte essentiellement du matériel électrique et de construction, des câbles, des produits du textile et de l'agro-alimentaire. Dans le sens inverse, la Côte d'Ivoire fournit essentiellement des produits végétaux, bois et caoutchouc à l'état brut.