Microcrédit. 600.000 euros - dont 90% apportés par la Commission européenne - pour un programme de «Soutien à la création et à la pérennisation d'activités et de développement solidaires en Tunisie et au Maroc. La Fondation Attawfiq Micro Finance et l'Union tunisienne de solidarité sociale (UTSS), partenaires au projet, viennent de boucler la première année de sa mise en œuvre. L'objectif est de former une cinquantaine d'experts des deux pays en accompagnement et suivi des activités génératrices de revenus auprès des populations vulnérables. La création de revenus et la promotion de l'auto-emploi et de l'entrepreneuriat, sont aussi une partie de la réponse que cherchent à apporter certains pays nord-africains aux défis socio-économiques qui les attendent. Le Maroc et la Tunisie en font partie. Vendredi, au moment où les experts de la CEA-UN réfléchissaient à un niveau on ne peut plus macroéconomique, la Fondation Attawfiq Micro Finance et la Cellule des programmes d'aide à l'auto-développement (CAD), faisaient le bilan de la première phase du projet «Soutien à la création et à la pérennisation d'activités et de développement solidaire en Tunisie et au Maroc», sous le regard consultatif de l'Agence française pour la coopération internationale et de développement local en Méditerranée (ACIM). Attawfiq Micro Finance est une association à but non lucratif du groupe bancaire marocain Banque Populaire et de la CAD, un organe interne à l'Union tunisienne de solidarité sociale (UTSS), spécialisé dans la promotion d'activités génératrices de revenus auprès des populations défavorisées. Le programme, qui s'étale sur une durée de quatre ans (décembre 2011 à décembre 2015), porte sur un financement global de plus de 600.000 euros, assuré à 90% par la Commission européenne, les 10% restants étant à la charge des deux associations bénéficiaires du Maroc et de la Tunisie. «Le projet vise à contribuer à réduire drastiquement la pauvreté au sein des populations vulnérables dans les zones reculées et défavorisées dans ces deux pays», explique Tahar Rahmani, délégué général de l'ACIM, qui n'en est pas à sa première intervention dans la région. «Know-how» L'objectif global du programme est en effet de promouvoir dans la région la création et la pérennisation d'activités génératrices de revenus. L'ACIM, est l'organisme mandaté pour représenter la CE dans la mise en œuvre de ce projet. L'agence française apporte expérience, expertise et «know-how» aux agents des deux associations maghrébines participant au programme, sur l'aide à la création et l'encadrement des petits porteurs de projets. Ce dernier aspect a d'ailleurs constitué la première partie de la mise en œuvre du projet dans la région. Cette première phase, qui correspond également à la première année d'application du programme, a été en effet consacrée aux «études et analyses de terrain, ainsi qu'à la formation», dispensée par des experts de l'ACIM aux équipes internes de la CAD (20 agents de développement) et à la Fondation Attawfiq Micro Finance (30 membres du personnel accompagnateur). Formation des formateurs L'objectif de cette formation est de doter ces entités de nouveaux outils et de nouvelles méthodes et techniques d'accompagnement des populations ciblées par leurs opérations d'aide à la création de revenus. «L'objectif n'est plus seulement d'aider financièrement à la création, mais aussi d'encadrer et d'accompagner les porteurs de projets, afin de maximiser leurs chances de les réussir et de rendre leurs revenus pérennes», pense Mustapha Bidouj, directeur général de la Fondation de la BP. Pour cette entité, la phase initiale de ce projet a conduit à l'élaboration d'un ambitieux programme d'accompagnement à destination des micro-entrepreneurs et des porteurs de projets de création de TPE. «Les premiers bénéficieront de modules d'éducation financière, les seconds d'un accompagnement personnalisé et collectif pour leur permettre de pérenniser leurs activités», commente-t-on auprès de la structure marocaine. «C'est une réponse adaptée aux grands problèmes de chômage des jeunes que nous connaissons actuellement en Tunisie et qui ont été d'ailleurs parmi les revendications de la Révolution», commente pour sa part Mohamed Khouini, président de l'UTSS. Pour ce dernier, le renforcement des capacités des agents de la CAD/UTSS était nécessaire à la création et au suivi de jeunes activités créatrices de revenus. Les autres étapes du programme, à l'horizon 2015, visent globalement un «essaimage» des dispositifs d'accompagnement à la création et à la pérennisation des activités génératrices de revenus, élaborés par les deux entités, sous l'encadrement de l'ACIM. L'Union européenne compte ainsi aider les acteurs maghrébins non étatiques à renforcer leur rôle dans un processus de décentralisation des questions d'insertion et de développement économique local.