Le Burkina-Faso (littéralement, le «pays des hommes intègres»), vient de décrocher une seconde subvention de 70 millions de dollars auprès de la Banque mondiale. L'économie, encore épargnée par l'instabilité dans la région sahélo-saharienne, mise sur le secteur minier pour tirer sa croissance. La production de métal jaune a progressé à un taux moyen de 170% par an sur les 5 dernières années. Le pays a terminé 2012 avec une croissance de 8% de son PIB. Au pays des hommes intègres, l'économie tient ses promesses et n'a pas de mal à trouver des soutiens. En fin de semaine dernière, l'une des économies les plus stables du continent – un luxe en pleine zone de tension sahélo-saharienne – a décroché 70 millions de dollars auprès de l'Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale chargée d'aider les pays là faibles revenus, en accordant des subventions et des crédits à «zéro intérêt». Ce financement a pour objectif de promouvoir la croissance et la compétitivité et à réduire les vulnérabilités liées à la crise malienne et à la crise financière internationale, selon un communiqué de l'organisme international. Il s'agit de la deuxième subvention d'une série de programmes de soutiens budgétaires de quatre ans, pour la croissance et la compétitivité au Burkina Faso. Ce soutien devrait ainsi permettre «d'appuyer la croissance du secteur privé burkinabé, tout en assurant la création d'emplois, le renforcement de la résilience économique, l'amélioration de la gouvernance et la gestion des ressources publiques du pays». Cette opération, n'est certes pas une première pour une économie fortement mise sous perfusion des aides internationales, mais remet sur la scène les opportunités d'investissements existant dans ce pays. Ces opportunités sont surtout consignées dans les secteurs du coton, des céréales et des mines, considérés, par la Banque Mondiale, comme les principaux moteurs de la croissance économique de ce pays au cours des cinq dernières années. L'or, le secteur qui brille Dans les mines, c'est surtout le secteur aurifère local qui tire les chiffres vers le haut. La production burkinabée de métal jaune a considérablement augmenté ces 5 dernières années, à un taux moyen de 170% par an. Le pays ne s'est pourtant doté d'un code minier que depuis 2003. Ces performances en or sont toutefois surtout expliquées par la mise en place de nombreuses mesures d'incitation des investissements dans ce secteur. «Cela a en effet davantage stimulé les activités d'exploration et de la production de l'or, qui est vite devenu un moteur de croissance et l'exportation prédominante (75% du total des exportations en 2011 selon les dernières données du FMI). Cette production se fait à partir de huit grandes mines et a atteint 32,6 tonnes en 2011. Par ailleurs, d'importants investissements en cours, ainsi que la mise en valeur de nouveaux sites, devraient accélérer la production à compter de 2014 selon l'institution financière internationale. Il faut savoir aussi que le pays vient de s'attribuer une très bonne référence pour attirer les IDE vers ses mines. Au 27 février dernier, le Burkina a été déclaré «pays conforme à l'ITIE» par le conseil d'administration de l'initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) à Oslo. Le pays dispose désormais ainsi d'une démarche de divulgation périodique des revenus issus du secteur minier, disponibles et accessibles aux investisseurs. Croissance performante Si tout ce qui brille semble réellement être de l'or, ces perspectives de performances sont en tout cas assez enthousiasmantes pour justifier une croissance économique de 8% en 2012 pour le Burkina. C'est l'un des taux les plus élevés de la région ouest-africaine. La production agricole en bonne amélioration - +24% - est également parmi les facteurs de progression de l'activité économique dans ce pays. Dans ses perspectives à moyen terme, les économistes du FMI pensent que cette croissance devrait se stabiliser à 7%, en dépit de l'amélioration des perspectives pour l'or, le coton et d'autres produits agricoles en 2013. Ce rythme de croissance devrait également être maintenu sous l'effet de la mise en œuvre du programme gouvernemental de développement, la Stratégie pour une croissance accélérée et pour le développement durable (SCADD). Ce programme vise, dans le secteur agricole, «à accroître la productivité et la résilience de l'agriculture par un recours plus important à l'irrigation et aux engrais, à des semences à plus fort rendement et résistantes à la sécheresse, et à de meilleures pratiques de gestion des sols».