Le 21 mai 2008, l'Etat et l'opérateur Urbagolf ont signé une convention pour la réalisation du grand projet touristique Urbagolf près de la station balnéaire Souiria Lakdima ( 30 km de Safi). Trois ans après, le projet est toujours en stand-by. Le consortium espagnol aurait-il classé le dossier de ce projet ? Nullement, tranchent d'emblée les responsables du Centre régional d'investissement (CRI) de Doukkala-Abda. Il faut dire qu'à la base, la société Urbagolf s'est engagée à mettre en œuvre ce projet en trois phases, sur une période de 9 ans, avec un investissement global de 3,765 milliards de DH, qui permettrait de créer quelque 2.000 emplois directs et permanents. Après deux années de négociations, le projet a été enfin entériné par une convention avec le gouvernement. Cette convention-cadre a donné le feu vert pour développer ce grand complexe touristique sur le site connu sous le nom de Sidi Boudouma. Une étude d'impact environnemental a été réalisée et validée par le comité central à Rabat. Ce dernier a requis la réalisation de trois études techniques complémentaires sur la géotechnique des sols, l'hydro-morphologie sédimentaire, ainsi que sur l'impact de l'implantation d'une station de dessalement et de la marina. Toutefois, après plus de trois ans, les études complémentaires pourtant confiées à une société de conseil et d'ingénierie, filiale de la CDG, n'ont pas encore été déposées par les Espagnols. Les effets de la crise Il est évident que la crise économique espagnole en 2009 a quelque peu refroidi la volonté des promoteurs. Il est attendu que cette station touristique de grande envergure et première du genre dans la région de Safi joue un rôle de catalyseur et de pionnier, permettant de promouvoir un site naturel vierge d'une superficie totale de plus de 3.000 ha, dont 1.328 relèvent du domaine de l'Etat. C'était apparu comme un bon filon à l'époque, puisque le projet Urbagolf a donné des idées à de nombreux autres investisseurs. Des opérateurs internationaux et étrangers ont manifesté leur grand intérêt pour le site. Des projets d'investissement colossaux ont été annoncés. Un autre groupe anglais, celui-là, Beach and Golf Resort, a présenté un programme pour réaliser des projets touristiques et immobiliers sur 200 ha, sur un terrain limitrophe du projet ibérique. Le montant de l'investissement annoncé se chiffre à 6 milliards de DH, pouvant générer 2.000 autres emplois directs. Une marina, des villas, des hôtels et une académie de golf font partie du programme. De son côté, le groupe marocain Palmeraie Développement a aussi postulé pour acquérir 200 ha avec l'intention d'investir 1,7 milliard de DH. Selon les plans, le projet créerait 3.000 emplois. Palmeraie Développement a annoncé un golf de 18 trous, des établissements hôteliers, des villas et appartements, avec une infrastructure d'animation comprenant un club de fitness, un club-house, un aquaparc sur 3 ha, une marina, ainsi qu'une plage aménagée sur 15 ha. La CGI, le groupe émirati Al Qadra Al Kabida et Alliance Développement étaient également très intéressés par le site. Tous ces projets sont restés en stand by après l'année 2009. La réapparition du consortium espagnol aura-t-il un rôle déclencheur, entraînant la réactivation de tous ces projets de grande envergure ?